RDC : polémique autour de la candidature de Frédéric Batumike, condamné pour viols sur des fillettes
La candidature de Frédéric Batumike, condamné à perpétuité pour plus de 40 viols sur des fillettes, a été jugée recevable par la Commission électorale congolaise (Ceni) pour concourir aux élections provinciales dans le Sud-Kivu. Face à la polémique, la commission a annoncé le 28 août des « corrections en cours ».
C’est une candidature qui ne passe pas. Frédéric Batumike, 64 ans, a été retenu comme candidat aux élections provinciales dans la circonscription de Kabare, dans la province du Sud-Kivu (est), selon une liste provisoire en date du 26 juillet.
Ce même 26 juillet, la Haute cour militaire avait confirmé en appel sa condamnation à la réclusion à perpétuité pour les viols commis sur une quarantaine de fillettes âgées de 18 mois à 12 ans dans la région de Bukavu entre 2013 et 2016.
Colère des ONG
Frédéric Batumike avait été condamné en première instance en décembre 2017 par un tribunal militaire « pour crime contre l’humanité par viol et par meurtre », avec dix complices. Il était accusé d’appartenir à la milice « Djeshi ya Yesu » [Armée de Jésus, ndlr]. Au terme du procès, parties civiles et ONG avaient salué une victoire historique contre l’impunité des crimes sexuels en zone de conflit.
Après la validation de sa candidature, plusieurs ONG ont donc laissé éclater leur colère. Parmi elles, l’organisation citoyenne locale, la Nouvelle dynamique de la société civile, a exprimé le 28 août « sa désagréable surprise de retrouver le nom de Frédéric Batumike sur les listes définitives des candidats députés provinciaux ».
« Batumike sera invalidé »
« Maintenir des criminels et écarter certains citoyens sur la base de considérations et d’injonctions politiques vient enlever le peu de confiance et de crédibilité qui restait à la Ceni », ajoute le communiqué.
« Nous avons été informés en retard de sa condamnation. Batumike sera invalidé », a déclaré à l’AFP Corneille Nangaa, président de la Ceni.
Cette polémique survient alors que la Ceni est très critiquée pour avoir déclaré irrecevables six candidats – sur 25 – à l’élection présidentielle, dont l’ex-vice président Jean-Pierre Bemba. L’opposition a accusé la Ceni d’obéir aux « injonctions » du pouvoir pour écarter des candidats. Les élections présidentielle, législatives et provinciales sont prévues le 23 décembre.
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