Burkina Faso : le colonel Barry remis en liberté provisoire
Ancien ministre de la Sécurité sous la Transition, le colonel Denise Auguste Barry est en liberté provisoire depuis mardi 28 août au soir, après huit mois de détention pour « tentative de déstabilisation ».
« La chambre de contrôle du tribunal militaire a accordé la liberté provisoire au colonel Barry qui a effectivement recouvré la liberté » mardi 28 août dans la soirée, a indiqué à l’AFP une source judiciaire, confirmant une information relayée par la presse locale. Cette décision fait « suite à une audience en appel de ce dossier instruit devant la juridiction miliaire », a précisé la même source.
Inculpé pour « complot et incitation à la commission d’actes contraires à la discipline et au devoir » puis placé sous mandat de dépôt le 4 janvier à la Maison d’arrêt et de correction de armées (Maca), Auguste Denise Barry avait été interpellé le 29 décembre 2017 pour une « tentative de déstabilisation » du pouvoir du président Roch Marc Christian Kaboré.
Au cours de l’enquête préliminaire, la gendarmerie nationale burkinabè avait expliqué qu’« il est ressorti clairement qu’un projet de soulèvement populaire était prévu pour le 30 décembre 2017, avec pour but ultime de contraindre le régime légalement élu du président Roch Marc Christian Kaboré à démissionner ».
Trois civils déjà en liberté conditionnelle
Dans le cadre de la même affaire, trois individus, des civils, avaient interpellés par la gendarmerie et déposés le jeudi 11 janvier, à la Maison d’arrêt et de correction des armées (Maca). Il s’agit de Juslin Yeta un commerçant, Fulbert Nana un jardinier, et Sayouba Zongo un électricien. Ces derniers ont tous bénéficié, depuis quelques mois, d’une remise en liberté provisoire. Le dossier est toujours entre les mains de la justice.
Ministre de la Sécurité sous la Transition, dans un gouvernement dirigé par Yacouba Isaac Zida (en exil au Canada) – un poste qu’il avait brièvement également occupé pendant trois mois en 2011 sous Blaise Compaoré -, le colonel Barry avait été démis de ses fonctions par le président Michel Kafando. Le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), qui avait fait pression pour qu’il soit écarté, lui reprochait « d’instrumentaliser » les organisations de la société civile, qui réclamaient une réforme de l’armée et surtout la dissolution dudit régiment.
>>> À LIRE – Burkina Faso : le colonel Auguste Denise Barry sous le coup d’une investigation approfondie
En 2016, Auguste Denise Barry avait refait surface avec son Centre d’études stratégique en défense et sécurité (CESDS), basé à Ouagadougou. Cette structure prévoyait de publier, d’ici à fin 2018, un rapport sur le terrorisme au Burkina sous l’angle sociologique, anthropologique et historique. Un document pointant notamment du doigt les rôles et implications de l’ex-président Blaise Compaoré, la transition politique dirigée par Michel Kafando et la gouvernance de Roch Marc Christian Kaboré sur la question.
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