Palabres à Syrte
Publié le 29 janvier 2007 Lecture : 1 minute.
L’inflammation aiguë du pharynx » dont a été victime le président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali, ainsi que les trois jours de repos qui lui ont été conséquemment prescrits, sont tombés à point nommé : ils lui ont évité d’avoir à se rendre en Libye, où un sommet de cinq chefs d’État arabo-africains, plus le président yéménite, venait d’être convoqué à la hâte, le 24 janvier.
Finalement, le « sommet » s’est résumé à deux heures et demie de « consultations » entre l’Égyptien Hosni Moubarak, l’Algérien Abdelaziz Bouteflika et le Libyen Mouammar Kadhafi, sous la tente de ce dernier, à Syrte. Officiellement, le président soudanais a décliné l’invitation pour des raisons de santé. Quant à son collègue yéménite, il est notoirement en froid avec le « Guide ». Ne parlons même pas du roi du Maroc, qui n’a pas été invité.
Les entretiens ont porté sur la Somalie et le Darfour, dans la perspective du Sommet de l’Union africaine (Addis-Abeba, ?29-30 janvier), mais aussi sur le Liban, l’Irak, la Palestine et le Sommet arabe prévu pour le mois de mars, en Arabie saoudite. Toutes questions dont Moubarak avait déjà eu l’occasion de s’entretenir, le 15 janvier, avec Condoleezza Rice, la secrétaire d’État américaine. Cet entretien avait suggéré au raïs les grandes lignes de divers plans de règlement pour lesquels il souhaitait obtenir l’assentiment de ses pairs avant de les proposer à l’administration américaine, dans les prochaines semaines. Celui concernant le conflit israélo-palestinien a surpris dans la mesure où il en existe déjà deux, celui du Quartet (États-Unis, Union européenne, ONU et Russie) et celui du Sommet arabe de Beyrouth de mars 2002, l’un et l’autre fondés sur les résolutions onusiennes. N’est-il pas préférable de travailler d’abord à les faire appliquer plutôt que d’en imaginer de nouveaux ? Commentant les travaux de ce minisommet, Bouteflika s’est borné, en termes diplomatiques, à évoquer un simple « échange de vues ».
