RDC : l’ONU demande à Kinshasa de permettre le retour de Moïse Katumbi

Quinze mois après sa première lettre, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a une nouvelle fois demandé à l’État congolais de permettre le retour, en homme libre, de l’opposant en exil Moïse Katumbi.

Moïse Katumbi, dernier gouverneur du Katanga, dans le sud de la RDC, le 21 février 2015 à Lubumbashi. © Gwenn Dubourthoumieu pour JA

Moïse Katumbi, dernier gouverneur du Katanga, dans le sud de la RDC, le 21 février 2015 à Lubumbashi. © Gwenn Dubourthoumieu pour JA

ProfilAuteur_TresorKibangula

Publié le 30 août 2018 Lecture : 2 minutes.

Kinshasa est « notamment tenu de prendre toutes les mesures nécessaires en vue d’assurer que [Moïse Katumbi] puisse rentrer en RDC ». Datée du 29 août, cette correspondance du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, adressée à Me Éric Dupond-Moretti, avocat de l’opposant en exil, intervient quatre semaines après la double tentative de Moïse Katumbi de regagner le pays.

Début août, Moïse Katumbi a en effet essayé de rentrer en RDC par la frontière de Kasumbalesa, dans le sud du pays. En vain. Candidat déclaré à la présidentielle, le leader de la plateforme Ensemble pour le changement n’a ainsi pas pu déposer son dossier à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Dans la foulée, l’opposant a saisi le Conseil d’État.

la suite après cette publicité

Dénonçant un « acharnement continu » de Kinshasa, Moïse Katumbi avait déposé, début juin 2017, une plainte contre l’État congolais devant le Comité des droits de l’homme des Nations unies, à Genève. Ce dernier avait alors exhorté les autorités congolaises à permettre le retour de l’opposant en homme libre pour qu’il puisse se présenter à la présidentielle, en attendant la fin de l’instruction de sa plainte.

Kinshasa « tenu de protéger » Katumbi

Quinze mois plus tard, Moïse Katumbi n’a toujours pas pu rentrer en RDC, où il est entre autres poursuivi pour atteinte à la sûreté nationale et condamné dans une affaire de spoliation immobilière. Son avocat a réintroduit d’autres « commentaires » le 25 juillet et le 3 août auprès du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme.

Et comme en juin 2017, celui-ci déclare que l’État congolais est « tenu de prendre toutes les mesures pour garantir à [Moïse Katumbi] son droit à la liberté et à la sécurité en le protégeant contre toute forme d’arrestation ou de détention arbitraire pendant toute la durée de sa communication par le Comité ».

la suite après cette publicité

« C’est la position du droit international. Rien à voir avec le mandat d’arrêt international bidon que le ministre congolais de la Justice dit avoir délivré contre mon client », commente Me Éric Dupond-Moretti. Mais du côté des autorités congolaises, la position initiale semble ne pas changer.

« Si Katumbi rentre, il sera arrêté », confirme un conseiller du chef de l’État. En séjour à l’étranger, Alexis Thambwe Mwamba, le ministre de la Justice, n’a pas pu être joint.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires