Entre Bill Gates et mère Teresa
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Pour beaucoup, le Forum économique mondial (FEM), à Davos, évoque une sorte de « grand-messe du capitalisme mondial ». On lui reproche de ne se soucier que de la défense du libre-échange, du profit, de la rentabilité et de la croissance à tout va. Bref, de fouler aux pieds les fondements de l’humanisme, que, pour sa part, le Forum social mondial (FSM) se serait donné pour mission de réhabiliter. La répartition des rôles est impeccable. Elle n’est pas tout à fait juste.
Car la frontière n’est pas aussi nette. Lors de la 37e édition du FEM, du 24 au 28 janvier, les « fidèles » – notamment les patrons de Total, de Google et de Coca-Cola – ont planché sur des thèmes qui fleurent bon l’altermondialisme : réchauffement de la planète, dialogue interculturel, mondialisation pour tous Les loups seraient-ils devenus des agneaux ? Les altermondialistes auraient-ils été récupérés ?
Du 21 au 23 janvier, la fondation Schwab (du nom du créateur du FEM) a organisé, à Zurich, un « sommet des entrepreneurs sociaux ». Plus d’une centaine de participants venus du monde entier (États-Unis, Bolivie, Nigeria, Indonésie, Royaume-Uni) et de tous les horizons professionnels (secteur privé, ONG, entreprises publiques) s’y sont retrouvés avant de rejoindre Davos. Ils se veulent un « mélange de Bill Gates et de mère Teresa », explique le site Internet du FEM. La preuve, ils ont fondé une organisation à but non lucratif poursuivant des objectifs d’utilité publique. Le plus célèbre de ces entrepreneurs sociaux se nomme Muhammad Yunus. Créateur de la « banque des pauvres », il a obtenu le prix Nobel de la paix 2006. Or il a choisi de se rendre à Davos, plutôt qu’à Nairobi
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