South African Airways peine à maintenir le cap
Toujours dépendant de l’État, le transporteur public compte profiter du développement du marché continental pour se redresser.
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« South African Airways [SAA] est une bonne compagnie aérienne, mais une piètre entreprise. » Cette phrase, c’est Monwabisi Kalawe, son PDG en personne, qui l’a prononcée dans un entretien accordé à la presse sud-africaine en avril dernier. Il faut reconnaître l’ampleur de la tâche qui lui a été confiée lors de sa nomination en avril 2013.
Le transporteur a en effet besoin de 3,5 milliards d’euros pour rester rentable. « Nous ne recevons pas directement de l’argent de l’État. Nous avons simplement besoin de sa garantie pour pouvoir emprunter aux banques », précise Aaron Munesti, son directeur régional pour l’Afrique et le Moyen-Orient.
Entre mars 2013 et mars 2014, la compagnie a pourtant réduit ses pertes par rapport à l’année précédente, mais elle reste déficitaire de 68 millions d’euros (contre près de 90 millions entre 2012 et 2013).
Malgré son mauvais bilan comptable, SAA compte renouveler sa flotte. L’objectif : acheter des appareils qui consomment 20 % à 25 % de carburant en moins.
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« Il ne faut pas oublier que SAA, contrairement aux compagnies occidentales, fait des bénéfices en rands, alors que ses coûts sont majoritairement en dollars ou en euros. C’est un énorme désavantage », explique Linden Birns, directeur de Plane Talking, une société de conseil dans l’aéronautique. Depuis 2011, le rand a en effet perdu près de 50 % de sa valeur par rapport à l’euro.
Autre point noir, la masse salariale. En 2008, SAA avait dû la réduire de 20 % en passant à 8 000 employés. En progression, elle est aujourd’hui à 11 500 salariés.
Par ailleurs, selon Joachim Vermooten, expert en transport aérien, l’émergence des compagnies du Golfe aurait porté un coup supplémentaire à la compagnie, notamment sur les vols depuis l’Europe.
Pour sortir la tête de l’eau, le transporteur n’envisage cependant pas de faire appel à des investisseurs privés, et l’État devrait continuer de se porter garant. « C’est une décision plus politique que stratégique. Il faut aussi voir SAA comme une marque qui promeut l’image de l’Afrique du Sud dans le monde, ajoute Joachim Vermooten. D’ailleurs, je ne vois pas quels investisseurs pourraient être intéressés par une entreprise qui enregistre de si grosses pertes. »
L’Alliance démocratique, le principal parti d’opposition, réclame la privatisation de la compagnie. Selon ses estimations, l’État aurait englouti 1,2 milliard d’euros dans des aides d’urgence auprès de SAA. Autant d’argent du contribuable mal dépensé à leurs yeux.
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stratégie
Malgré son mauvais bilan comptable, SAA compte renouveler sa flotte. L’objectif : acheter des appareils qui consomment 20 % à 25 % de carburant en moins. L’affaiblissement du rand a en effet contribué à l’augmentation du prix de l’essence. Le changement de flotte est donc devenu un investissement indispensable quand on sait que le fuel compte pour un tiers des coûts opérationnels de la compagnie.
« SAA doit envisager une réduction du nombre de ses avions et utiliser des appareils plus performants afin d’améliorer sa rentabilité », analyse Joachim Vermooten. « Nous sommes en train de changer dix avions en investissant dans de nouveaux Airbus A320. Certains sont déjà opérationnels sur des destinations africaines », ajoute Aaron Munesti. D’ici à dix ans, South African Airways espère avoir remplacé 30 avions sur les 56 actuels.
De l’aveu même de son propre PDG, South African Airways ne devrait cependant pas être rentable avant 2016-2017.
Les destinations africaines constituent justement l’une des principales cibles de la stratégie de la compagnie.
L’émergence de la classe moyenne correspond à une nouvelle demande à laquelle SAA compte bien répondre pour étendre son empreinte en Afrique. Mais la compagnie ne va pas pour autant délaisser ses lignes les moins rentables, comme celle vers Pékin, qui représente une perte de 20 millions d’euros par an. Des partenariats avec d’autres transporteurs sont d’ailleurs mis en place sur certaines destinations, y compris avec des concurrents comme Emirates.
De l’aveu même de son propre PDG, South African Airways ne devrait cependant pas être rentable avant 2016-2017.
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