Dilemme tunisien
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La Tunisie devrait annoncer, durant la première semaine de février, le nom de l’opérateur qui décrochera la concession pour construire et exploiter une raffinerie mitoyenne du terminal pétrolier de la Skhira, sur le golfe de Gabès. L’investissement est estimé à 1,5 milliard de dollars. Deux compagnies sont en lice : la britannique Petrofac et la qatarie Qatar Petroleum. Mais la décision sera éminemment politique en raison des implications stratégiques. Il y a d’abord la manifestation d’intérêt des Libyens, qui ont fait part au gouvernement tunisien de leur désir de construire un pipeline destiné à acheminer le pétrole et le gaz libyens vers la future raffinerie, d’une capacité prévue de 120 000 barils par jour. Le projet a encore été discuté le 21 janvier, lors de la visite à Tunis de Chokri Ghanem, patron de la compagnie pétrolière nationale libyenne. Tripoli va-t-il négocier avec le futur investisseur avant l’attribution de la concession ? Ou attendra-t-il celle-ci ? Ces négociations ne risquent-elles pas de traîner en longueur et donc de retarder d’autant la mise en service ? Il y a ensuite les offres. Petrofac, dit-on, a sur Qatar Petroleum l’avantage de pouvoir se mettre au travail rapidement et donc de faire en sorte que l’exploitation démarre au plus tôt. Mais Qatar Petroleum a elle aussi un atout : permettre à la Tunisie de diversifier ses opérateurs dans le domaine de l’énergie, Petrofac étant déjà en affaires en Tunisie avec BG, principal producteur et fournisseur de gaz aux centrales électriques tunisiennes.
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