Élections en Mauritanie : le parti au pouvoir et les islamistes en tête selon les premiers résultats

Le parti au pouvoir en Mauritanie et les islamistes sont arrivés en tête après les élections législatives, régionales et locales de samedi, selon les premiers résultats partiels disponibles le 3 septembre, a indiqué une source proche de la Commission électorale nationale indépendante.

Le président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz à  Nouakchott le 2 juillet 2018. © Ludovic Marin/Pool via Reuters

Le président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz à Nouakchott le 2 juillet 2018. © Ludovic Marin/Pool via Reuters

Publié le 3 septembre 2018 Lecture : 2 minutes.

L’Union pour la République (UPR) du président Mohamed Ould Abdelaziz et le parti islamiste Tawassoul (opposition) « émergent du lot si l’on regarde les résultats disponibles au niveau de tous les scrutins », qui concernent l’Assemblée nationale, les conseil régionaux et les municipalités, a affirmé lundi 3 septembre une source proche de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), sans donner de chiffres.

Le niveau de la compilation des résultats de ces scrutins avait atteint entre 20 et 30% pour les législatives et 50% pour les régionales et municipales, selon cette source. Le retard dans la finalisation des résultats est dû à « la nature très complexe des scrutins ainsi qu’aux problèmes techniques, doublés des aléas de la nature qui ont fait que des bureaux ont continué à voter jusqu’à dimanche (2 septembre) et que la communication des résultats a pris du temps ».

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De fortes pluies ont empêché l’accès des équipes de la Ceni à des localités dans au moins cinq régions du pays. Les résultats pourraient ne pas être publiés avant mercredi, alors qu’ils étaient initialement attendus lundi ou mardi, a souligné la source proche de la Ceni.

« Fraudes massives »

Un nombre record de 98 partis, dont ceux de l’opposition « radicale » qui avait boycotté les législatives de 2013, se sont présentés à ces élections. Ce scrutin est considéré comme un test pour le régime du président Mohamed Ould Abdelaziz, un ancien général arrivé au pouvoir par un coup d’État en 2008.

Bien qu’il se soit engagé à maintes reprises à ne pas tenter de modifier la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels, il n’a pas apaisé les soupçons de l’opposition sur ses intentions pour la présidentielle prévue mi-2019, alimentés par les déclarations publiques de ses ministres et de ses partisans.

La Coalition électorale de l’opposition démocratique (Ceod), qui regroupe les partis de l’opposition dite « radicale », a dénoncé des problèmes d’organisation et des opérations de « fraudes massives menées par le camp du pouvoir ». Des accusations rejetées par le porte-parole de la Ceni, Moustapha Ould Sid’El Moctar.

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Recours aux instances habilitées

La mission d’observateurs de l’Union africaine (UA), la seule présente samedi, a pour sa part estimé que les problèmes constatés ne remettraient pas en cause la « crédibilité » de ces élections. Les « imperfections constatées ne sont pas de nature à entacher leur crédibilité », a déclaré son chef, l’ancien Premier ministre tchadien Albert Pahimi Padacké, en présentant à la presse son rapport préliminaire. Pour l’UA, les élections se sont « déroulées dans le calme, la sérénité et la paix ».

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La mission de l’UA, arrivée le 22 août en Mauritanie et forte de 30 observateurs, a appelé toutes les parties à « accepter les résultats qui sortiront des urnes » et à privilégier les « instances habilitées en cas de recours ou de contestation ».

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