50 ans de dictature

Publié le 29 janvier 2007 Lecture : 2 minutes.

Pitié pour la Guinée et pour les Guinéens. Par leur faute, par la faute à « pas de chance », ils vivent, depuis près d’un demi-siècle, un enfer qui a fait fuir 2 ou 3 millions d’entre eux et appauvri que dis-je, réduit à la misère – tous les autres (ou presque).
Les Guinéens n’en peuvent plus, et ils se sont mis à le clamer.
Ils sont les seuls, je crois, à être passés – directement – de la colonisation à une première dictature, celle de Sékou Touré, dont ils ont subi stoïquement les méfaits et les excès pendant plus de trente ans. Et, de cette première dictature à une seconde, celle de Lansana Conté, instaurée en 1984 et qui n’en finit pas de finir

Leur premier dictateur, le plus sanguinaire, est mort au pouvoir ; celui qui les opprime encore à l’heure où j’écris ces lignes ne conçoit pas qu’il puisse se retirer et refuse de voir qu’il n’a plus, s’il l’a jamais eue, l’aptitude à gouverner. Ni, en tout état de cause, la santé physique et intellectuelle pour persister à le faire.
La classe politique guinéenne et ses chefs se bornent à attendre, depuis des années, la mort du vieux dictateur ; pour toute stratégie, ils appellent de leurs vux l’intervention de l’armée, dont ils espèrent qu’elle instaurera « un pouvoir de transition ».
C’est donc la base, une partie du peuple, qui s’est soulevée, il y a près de trois semaines, pour dire : trop, c’est trop !
Ne nous y trompons pas : il s’agit d’une situation révolutionnaire ou prérévolutionnaire : le pouvoir ne peut plus (agir) et le peuple ne veut plus (supporter). (Voir pages 36-42.)

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La Guinée et les Guinéens sont assurément en révolte – et en danger. Ils viennent de faire appel, distinctement, à l’assistance de ceux qui peuvent – et doivent – venir à leur secours.
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), l’Union africaine (UA), l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), l’Union européenne – et l’ONU elle-même – sont désormais en devoir d’agir.
Sous peine de mériter le grief de « non-assistance à peuple en danger ». Et, plus grave encore, de laisser s’allumer un incendie qui raviverait les braises incandescentes des pays voisins
Sachons-le : même si dans les jours qui viennent il y a une éclaircie, elle sera trompeuse et annonciatrice de nouvelles nuées.

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