Mali : IBK prône l’unité lors de sa prestation de serment

Ibrahim Boubacar Keïta, a prêté serment, mardi 4 septembre, devant plus de 3 000 personnes. Alors que l’opposition continue à contester cette investiture, IBK a tenu un discours d’unité, tout en exigeant de la « loyauté » pour faire avancer la mise en place de l’accord de paix.

Ibrahim Boubacar Keïta, à Bamako lors de sa prestation de serment pour son second mandat, le 4 septembre 2018. © DR / Présidence de la République du Mali

Ibrahim Boubacar Keïta, à Bamako lors de sa prestation de serment pour son second mandat, le 4 septembre 2018. © DR / Présidence de la République du Mali

Publié le 4 septembre 2018 Lecture : 3 minutes.

« Je tends la main à tous ceux qui veulent que le Mali réussisse. Tous ceux qui veulent croire en ce beau dessein. Sans exclusive », a déclaré Ibrahim Boubacar Keïta devant plus de 3 000 personnes rassemblées au Palais de la culture Amadou Hampâté Bâ pour son investiture à un second mandat.

« Je serai le président de toutes les Maliennes et de tous les Maliens, de toutes les régions et de la diaspora. De tous ceux qui m’ont apporté leurs suffrages. De tous ceux qui ont fait d’autres choix. De tous ceux qui ne se sont pas exprimés lors de l’élection présidentielle », a lancé IBK dans son discours à la nation.

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Un appel à l’unité martelé plusieurs fois, alors que Soumaïla Cissé et ses partisans continuent de rejeter les résultats de la présidentielle du 12 août dernier. Présent lors de la première investiture  d’IBK en 2013, Cissé s’est cette fois fendu d’un communiqué jugeant la cérémonie de « nulle et de nul effet ».

Le président réélu a aussi rendu un hommage aux « victimes, étrangères et nationales » du terrorisme, avant de demander à l’assistance d’observer une minute de silence. Quant aux chantiers ouverts pour les cinq années à venir, IBK a dressé la liste de ses priorités : renforcement de la cohésion nationale, poursuite de la mise en œuvre de l’Accord de paix, mieux équiper et former les soldats maliens, lutter contre le terrorisme et la criminalité.

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Tout ce que la capitale malienne compte de personnalités semble s’être rassemblé au Palais de la culture pour l’événement. Sur les bancs politiques, l’ancien chef de l’État Moussa Traoré était présent, ainsi que d’anciens Premiers ministres, parmi lesquels Moussa Mara, qui avait apporté son soutien à Cheick Modibo Diarra pendant la campagne présidentielle. Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré, qui se sont succédé à la tête du Mali entre 1992 et 2012, ont pour leur part boudé la cérémonie.

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Outre les corps constitués, l’armée et les forces de sécurité, les congrégations religieuses et la société civile, les principales institutions internationales et chancelleries étaient représentées. Le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU et chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, et Jean-Pierre Lacroix, le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, sont notamment venus assister à la prestation de serment d’IBK.

Présences symboliques

Le Nord était également représenté en nombre. Des représentants des mouvements armés signataires de l’accord de paix avaient fait le déplacement, de même que l’amenokal de Kidal, Mohamed Ag Intalla.

J’exigerai de chacun la plus grande des loyautés. Au risque que ceux qui pratiquent le double jeu s’excluent définitivement de ce processus

Quelques présences symboliques ont marqué cette cérémonie, globalement convenue, dont celles d’Alghabass Ag Intalla, petit frère de Mohamed Ag Intalla et secrétaire général du Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), l’un des mouvements les mieux structurés au sein de la Coalition des Mouvements de l’Azawad (CMA), dont le fief se trouve à Kidal. Alghabass Ag Intalla était l’un des farouches opposants à tout retour de l’administration centrale dans le septentrion malien, jusqu’à la signature de l’accord de paix de 2015. Depuis, il ne cesse de fréquenter Bamako et le locataire du palais de Koulouba.

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Autre présence notable : celle de Sidi Brahim Ould Sidati, l’autre chef de la CMA et secrétaire général du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), qui a signé l’accord d’Alger pour le compte des ex-rebelles. Lui était assis dans la même rangée que Jean-Pierre Lacroix. Tout un symbole.

« La poursuite de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation reste ma priorité. Pour ce faire, j’exigerai de chacun la plus grande des loyautés. Au risque que ceux qui pratiquent le double jeu s’excluent définitivement de ce processus », a d’ailleurs insisté IBK, avant de conclure : « Nous serons ouverts à tous ceux qui veulent revenir au sein de la République, notre mère commune, dont la laïcité ne devra plus jamais être remise en cause. »

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