Libye : l’ONU annonce un accord de cessez-le-feu près de Tripoli
La mission de l’ONU en Libye (Manul) a annoncé le 4 septembre la signature d’un accord de cessez-le-feu entre les groupes armés impliqués dans les combats près de la capitale libyenne qui ont fait au moins 50 morts depuis le 27 août.
« Sous l’égide de l’envoyé spécial de l’ONU en Libye Ghassan Salamé, un accord de cessez-le-feu a été conclu et signé aujourd’hui [le 4 septembre, ndlr] pour mettre fin à toutes les hostilités, protéger les civils et sauvegarder les biens publics et privés », a annoncé le 4 septembre la mission de l’ONU en Libye (Manul).
Après une nouvelle journée marquée par de violents affrontements au sud de la capitale, les combats ont cessé en début de soirée, mais il n’était pas possible de vérifier si l’accord était totalement respecté par les nombreux belligérants. La semaine dernière, un accord de cessez-le-feu annoncé par des dignitaires n’avait été respecté que pendant quelques heures.
Un accord « très fragile »
L’ONU n’a pas précisé le lieu de cette nouvelle réunion, mais selon des sources proches des personnes ayant pris part aux pourparlers, celle-ci s’est tenue à Zawiya, à moins de 50 kilomètres à l’ouest de la capitale. L’ONU a précisé sur son compte Twitter que l’accord prévoyait également la réouverture du seul aéroport international en service près de Tripoli, fermé depuis le 31 août en raison des combats.
L’analyste libyen Mohamed Eljarh, qui parle d’un accord « très fragile », estime que « la Manul et les autorités libyennes devraient travailler à la mise en oeuvre (…) des arrangements de sécurité prévus dans l’accord » signé fin 2015 au Maroc sous l’égide de l’ONU et dont est issu le gouvernement libyen d’union nationale GNA. « Ces arrangements ont été totalement ignorés jusqu’à présent » par le GNA, a-t-il déploré.
Au moins 50 morts
Les combats opposaient depuis le 27 août des groupes venus notamment de Tarhouna et Misrata (dans l’ouest du pays) à des groupes armés tripolitains théoriquement sous l’autorité du GNA.
Mardi, les affrontements les plus violents ont eu lieu sur la route de l’aéroport international de Tripoli détruit en 2014, aux abords d’un immense dépôt de stockage d’hydrocarbures de la Compagnie nationale de pétrole (NOC). Cette dernière avait demandé une trêve « immédiate pour préserver la vie des employés de la compagnie ».
Depuis le début des hostilités, les combats ont fait au moins 50 morts et 138 blessés, et ont déplacé plus de 1 800 familles, selon le GNA.
Évasion de centaines de migrants
À Genève, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a appelé « les parties impliquées dans les combats à épargner les civils et les infrastructures civiles ainsi qu’à permettre le passage sécurisé des personnes cherchant refuge dans des zones plus sûres ».
Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme s’est dit de son côté préoccupé par « l’impact du conflit sur les groupes en situation vulnérable, notamment les migrants et les personnes déplacées ».
Des témoins et des secouristes ont fait état mardi de l’évasion de centaines migrants qui étaient détenus dans un centre de rétention sur la route de l’aéroport.
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