Législatives au Rwanda : le FPR conserve sa majorité, l’opposition entre au Parlement
Sans surprise, le Front Patriotique Rwandais a remporté la majorité des sièges au Parlement rwandais, dont les bancs accueilleront pour la première fois depuis 2003 un parti d’opposition, avec le Democratic Green Party of Rwanda.
La commission électorale rwandaise a annoncé les résultats des législatives rwandaises dans la soirée du 4 septembre. 7,2 millions d’électeurs étaient appelés à se rendre aux urnes pour élire les députés qui siégeront à la chambre basse du Parlement. 80 sièges étaient à pouvoir, dont 53 soumis au vote des électeurs lundi 3 septembre, les 27 autres ont été attribués le lendemain par quotas (femmes, jeunesse, personnes handicapées).
Le FPR majoritaire
Comme attendu, le FPR, qui occupait 41 sièges en 2013 et se présentait avec une coalition élargie de six partis, a de nouveau raflé la majorité des sièges, avec 40 députés sur 53 places (74% des voix). « On maintient le cap, nous étions confiants et nous sommes prêts à jouer le jeu avec les autres partis, même ceux qui ne partagent pas les mêmes idées que nous », commente sobrement le porte-parole du FPR, Gasamagera Wellars.
Le Parti Social-Démocrate (PSD) perd deux sièges par rapport aux dernières élections et conserve cinq places tandis que le Parti Libéral (PL), mené par la présidente du dernier Parlement Donatille Mukabalisa, aura quatre députés. Ces deux formations, qui occupaient avec la coalition FPR la totalité des sièges lors de la dernière législature, sont des soutiens déclarés du président Paul Kagame.
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À ces formations incontournables de la vie politique rwandaise s’ajoutent deux nouveaux venus : le PS Imberakuri, qui remportent deux sièges, et le Democratic Green Party of Rwanda, le parti d’opposition de Frank Habineza.
Deux sièges pour l’opposition
Après avoir obtenu 0,48 % des sondages à la présidentielle de 2017 où il se présentait face à Paul Kagame, Frank Habineza – qui a critiqué pendant sa campagne le manque d’ouverture au débat d’un Parlement peuplé exclusivement de soutiens FPR – fait donc son entrée à la Chambre des députés. Il occupera l’un des deux sièges glanés par le parti, l’autre étant réservé à son secrétaire général Jean-Claude Ntezimana.
Nous allons désormais essayer de pousser nos idées, même si ça sera compliqué
« C’est une bonne nouvelle pour nous, c’est la première fois qu’un parti d’opposition siégera au Parlement. La campagne c’est un peu mieux passé que lors de la présidentielle. Nous faisions alors face à une coalition de neuf partis qui soutenaient le président Kagame et nous étions perçus comme des ennemis. Nous allons désormais essayer de pousser nos idées, même si ça sera compliqué. Nous ne nous ferons pas piéger », confie Frank Habineza.
Le FPR, régulièrement accusé de verrouiller l’espace politique et de museler l’opposition, garde la main sur l’institution avec une majorité de partis acquis à sa cause. « On croit toujours que le FPR empêche le dialogue au sein du Parlement. Monsieur Habineza parle souvent de sa volonté d’enrichir le débat, qu’il le fasse désormais. Tant mieux, les échanges seront plus animés ainsi », défend Gasamagera Wellars. Dans ces conditions, avec seulement deux sièges, le poids du Democratic Green Party devrait toutefois être très limité.
Les résultats annoncés par la commission électorale ont également confirmé le record du nombre de femmes siégeant au Parlement. Elles étaient 64% en 2013 et seront 67,5% dans la nouvelle Chambre, qui devrait entrer en fonction début octobre.
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