3 questions à… Bruno Barde

Publié le 28 novembre 2005 Lecture : 2 minutes.

Déjà responsable de l’organisation de nombreuses manifestations cinématographiques – le Festival du film américain de Deauville, celui du film policier de Cognac… -, Bruno Barde, directeur général de l’agence de communication Public Système, est chargé avec Nour-Eddine Saïl, le vice-président du festival de Marrakech, de la sélection des films.

Jeune Afrique/L’intelligent : Le Festival de Marrakech a-t-il une vocation particulière ? Se veut-il, comme on le dit souvent, un lien entre le nord et le sud de la planète ?
Bruno Barde : L’idée qu’il faut créer un axe Nord-Sud est une idée occidentale qui inspire déjà de nombreux festivals. Je pense que le cinéma est apatride. Ce qui ne signifie pas que les cinéastes ne sont pas, et c’est heureux, un miroir de leur culture. « Méfiez-vous des miroirs, ils réfléchissent », disait Jean Cocteau. Pour répondre clairement, la seule exigence véritable de ce festival, qui place le cinéma en tant que tel au centre de ses préoccupations, est celle de la qualité. Je ne fais pas de politique, pas de discrimination positive en faveur du Maroc, de l’Afrique ou de quelque autre région, comme le prouve la programmation. Un film marocain en compétition, le seul du Maghreb, c’est peu, disent certains. Mais c’est déjà bien si l’on songe que le pays n’en produit pas tout à fait une vingtaine par an.
J.A.I. : Mais Marrakech a bien au moins une spécificité ?
B.B. : C’est le seul festival dans le monde arabe sans la moindre censure. Le seul également où tous les films sont sous-titrés en arabe. Mais le plus important, c’était de devenir rapidement un festival qui compte. L’objectif est déjà atteint. Certes, nous ne sommes pas encore Cannes… mais si, après seulement cinq ans d’existence, on évaluait notre performance par rapport à Cannes, Venise ou Berlin – tous sont des festivals plus que cinquantenaires -, nous ne craindrions pas la comparaison.
J.A.I. : Pas de censure, c’est évident : il y avait de nombreux films violents, d’autres avec des scènes de sexe explicites, où l’on voyait même des organes sexuels plein écran…
B.B. : Le cinéma, c’est un regard sur le monde. La violence et la sexualité sont exacerbées dans le monde actuel. Pourquoi ne pas les montrer ? Tant que ce n’est pas gratuit mais justifié par le scénario… N’oubliez pas que nous sommes un festival international, donc extraterritorial du point de vue des choix artistiques.

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