Ouganda : depuis Washington, Bobi Wine dit être prêt à retourner à Kampala

Le chanteur et opposant ougandais Bobi Wine a affirmé le 6 septembre être déterminé à rentrer en Ouganda après un traitement médical aux États-Unis, en dépit de son inculpation pour trahison. Il avait été arrêté le 14 août à la suite d’incidents à Arua.

Bobi Wine au National Press Club le jeudi 6 septembre 2018 à Washington, avec son avocat, Robert Amsterdam (à gauche). © Tom Sampson/AP/SIPA

Bobi Wine au National Press Club le jeudi 6 septembre 2018 à Washington, avec son avocat, Robert Amsterdam (à gauche). © Tom Sampson/AP/SIPA

Publié le 7 septembre 2018 Lecture : 2 minutes.

« Je veux rentrer chez moi, je veux continuer à appeler tous les Ougandais à se battre pour ce en quoi ils croient », a affirmé le 6 septembre Robert Kyagulanyi, dit Bobi Wine, en conférence de presse à Washington, où il se fait soigner de blessures provoquées selon lui par des violences et des tortures subies en détention provisoire. L’opposant ougandais s’exprimait pour la première fois depuis son arrivée aux États-Unis début septembre.

Bobi Wine, 36 ans, a été inculpé avec une trentaine de coaccusés à la suite d’un incident à Arua (nord) le 14 août dernier, au cours duquel des pierres avaient été jetées sur un convoi du président Yoweri Museveni. Pendant ces violences, le chauffeur du chanteur avait été tué par les forces de l’ordre et le chanteur avait été arrêté. Les manifestations de protestation contre son arrestation avaient été violemment réprimées par la police et l’armée.

Je pourrais aller en prison, je risque d’être pendu, mais je pourrais aussi être assassiné

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« Il y a une accusation de trahison contre moi et je pense que beaucoup d’autres suivront », estime celui qui s’est imposé comme un porte-parole de la jeunesse ougandaise et un détracteur virulent du président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986. Bobi Wine a notamment été élu député de l’opposition en 2017.

« Je pourrais aller en prison, je risque d’être pendu, mais je pourrais aussi être assassiné », a-t-il ajouté lors de sa sortie médiatique, coiffé de son traditionnel béret rouge et marchant à l’aide d’une béquille.

Appels à Washington

Son avocat a appelé les États-Unis à dénoncer les « activités criminelles et les violations quotidiennes des droits de l’homme » par les forces de sécurité ougandaises. « Des armes et des équipements américains sont utilisés pour torturer les Ougandais », a indiqué Me Robert Amsterdam, appelant à « la fin immédiate du financement militaire américain pour l’Ouganda ».

Me Robert Amsterdam a également indiqué qu’il compte demander à l’administration américaine de sanctionner les auteurs d’abus au titre de la loi « Magnitski », qui restreint la liberté de mouvement et gèle les avoirs aux États-Unis des personnes et entités accusés d’enfreindre les droits de l’homme.

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« Le pistolet qui a tué mon chauffeur était un pistolet américain, les forces de l’oppression sont financées principalement par les États-Unis », a déclaré Bobi Wine, appelant Washington à « arrêter de faciliter les brutalités ».

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