Kaberuka bat le rappel des troupes

Publié le 29 novembre 2005 Lecture : 2 minutes.

Ils avaient l’habitude de se retrouver dans les assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD) ou de la Commission économique pour l’Afrique (CEA). Mais c’est la première fois qu’ils tiennent une réunion consultative pour réfléchir aux grands problèmes économiques auxquels le continent est confronté. Réunis à Tunis les 22 et 23 novembre à l’initiative du président de la BAD Donald Kaberuka, les ministres africains des Finances ont planché sur l’effacement de la dette des pays pauvres, décidé au mois de juillet par le G8 et qui semble connaître un rebondissement. Sont éligibles à cet effacement 38 pays dans le monde dont 32 africains. Dans leur communiqué final, les ministres se sont déclarés « préoccupés par le fait que les conditions attachées à l’initiative en matière d’allègement de la dette n’aient pas encore été clairement définies ». Cette préoccupation intervient à la veille de la réunion, le mois prochain, à Washington, de l’Agence internationale pour le développement (AID) et du Fonds africain de développement (FAD), qui regroupent les donateurs. Les Africains veulent notamment des précisions sur la date butoir à laquelle on arrête les comptes et la date d’effet (de démarrage) de l’effacement. En septembre, un consensus s’était dégagé pour fixer la première au 31 décembre 2004 et la seconde au 1er janvier 2006. Mais ce consensus sur les dates n’est pas repris dans la lettre des ministres des Finances du G8 au président de la BAD datée du 31 octobre confirmant que l’allègement de la dette sera intégralement financé. « Chacun de nous mettra en oeuvre ces engagements dans les meilleurs délais, écrivent-ils, conformément à nos procédures budgétaires et parlementaires respectives. » Ce qui risque de retarder l’entrée en application, introduit des incertitudes concernant les modalités d’application et soulève la crainte que l’effacement de la dette ne se traduise in fine par une baisse de l’aide au développement. Les Africains veulent donc le respect des engagements au titre de la dette venant à échéance et exhortent les pays donateurs à ne pas imposer de conditionnalités supplémentaires. Ils souhaitent aussi que les engagements souscrits entraînent effectivement l’annulation de 100 % de l’encours de la dette décaissée, y compris envers le guichet non concessionnel de la BAD.
La réflexion a porté aussi sur la flambée des prix du pétrole, l’accélération du programme d’infrastructures pour avancer vers l’intégration de l’Afrique et les négociations au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) avec le cycle de Doha. Les ministres sont convenus de se retrouver plus souvent. Leur prochaine rencontre informelle devrait avoir lieu à la veille de la réunion du G8 au cours du printemps prochain, pour, a précisé Kaberuka, « profiter de la générosité actuelle des pays du G8 ».

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