Angola : João Lourenço devient président du MPLA
Le chef de l’État angolais a été élu président du Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) lors du VIe congrès extraordinaire du parti, samedi 8 septembre. Il succède au « camarade » José Eduardo dos Santos, qui aura régné sur le parti pendant trente-neuf ans.
Le chef de l’État angolais, João Lourenço (JLo), a été élu président du Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) lors du VIe congrès extraordinaire du parti, qui s’est tenu samedi 8 septembre au centre de conférence de Belas, au sud de Luanda. Il est le troisième président de l’histoire de la formation créée en 1956, après Agostinho Neto et José Eduardo dos Santos (Zedù).
Cet événement, qualifié d’historique, permet au chef de l’État d’achever sa prise de pouvoir,, commencée il y a dix-huit mois, lorsqu’il a été officiellement désigné candidat du MPLA pour l’élection générale d’août 2017. Le parti était dirigé d’une main de fer par son prédécesseur depuis trente-neuf années.
Dos Santos ému et acclamé
L’ancien président a été largement honoré et généreusement acclamé par les centaines de « camarades » présents, tous habillés d’une chemise et d’une casquette aux couleurs du parti – rouge et noir.
« Nous ouvrons aujourd’hui une nouvelle ère dans l’histoire du parti », a-t-il déclaré, d’une voix hésitante, visiblement ému pour son dernier discours. « Il n’existe aucune activité humaine exempte d’erreurs. J’assume celles que j’ai faites car on dit que l’on apprend de ses erreurs », a-t-il aussi reconnu.
La fin de son règne avait été très critiquée, jusque dans les rangs du MPLA. Accusé de népotisme, Zedù s’est résigné à annoncer la fin de sa carrière politique en 2016. Il avait alors indiqué vouloir « quitter la vie politique » en 2018, un an après l’élection générale.
Artisan de la paix et de la reconstruction
Après avoir envisagé de repousser d’un an son départ, dos Santos a finalement tenu parole, et ce dans un contexte difficile pour lui et sa famille : deux de ses enfants, Isabel et José Filomeno, sont aujourd’hui visés par des enquêtes judiciaires et la plupart de ses fidèles ont été écartés par JLo, investi à la tête du pays le 26 septembre 2017
Malgré tout, le « camarade président » demeure, aux yeux d’une partie des Angolais, l’artisan de la paix et de la reconstruction, celui qui a mis fin à 27 années de guerre civile après la mort au combat, en 2002, de son ennemi Jonas Savimbi, le leader de l’Unita.
Avec la prise du parti, João Lourenço a désormais les mains libres pour écrire sa propre page de l’histoire angolaise.
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