De Clichy à Osdorp

Publié le 28 novembre 2005 Lecture : 1 minute.

Les Néerlandais ont attentivement suivi la récente flambée de violence dans les banlieues françaises. Ils ont de bonnes raisons pour cela : dans les quatre grandes villes du pays, Amsterdam, Rotterdam, Utrecht et La Haye, les jeunes d’origine étrangère forment une proportion importante de la population. Et si les mêmes causes produisent les mêmes effets, il y a de quoi s’inquiéter : le taux de chômage et le sentiment de ne pas être vraiment acceptés par la population ne sont pas très différents vus de Clichy ou d’Osdorp, le quartier « marocano-turc » d’Amsterdam.
Cependant, il y a des différences. La plus importante est qu’il n’y a pas de « banlieues » aux Pays-Bas. Les différentes communautés vivent un peu partout et plus souvent dans le centre des villes qu’à leur périphérie. Le sentiment « topographique » d’exclusion est donc moins marqué.
Plus profondément, la société néerlandaise, bâtie explicitement autour du concept de communauté – à l’origine, les catholiques, les protestants et le reste -, n’a jamais prétendu que les deuxième ou troisième générations étaient des Hollandais comme les autres. Aucune promesse non tenue de ce côté-là, aucun ressentiment.
Cependant, pour tous ceux qui ont plaidé au cours des dernières années pour l’adoption d’un modèle de société plus proche du modèle républicain français, ce qui s’est passé en France fait l’effet d’une douche froide. La question qu’ils se posent maintenant est la suivante : sommes-nous condamnés au communautarisme, parce qu’il n’y a pas vraiment d’alternative ?

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