Crise économique au Soudan : Omar el-Béchir limoge tout le gouvernement

Le président soudanais a limogé l’intégralité de du gouvernement et nommé un nouveau Premier ministre en la personne de Moutaz Mousa Abdallah. Celui-ci est chargé de former un gouvernement réduit afin de faire face à la crise économique qui frappe le pays, selon la présidence.

Le président soudanais Omar el-Béchir, lors d’un discours à Djouba en janvier 2014. © Ali Ngethi/AP/SIPA

Le président soudanais Omar el-Béchir, lors d’un discours à Djouba en janvier 2014. © Ali Ngethi/AP/SIPA

Publié le 10 septembre 2018 Lecture : 2 minutes.

Moutaz Mousa Abdallah, précédemment ministre de l’Irrigation dans le gouvernement sortant, a été nommé Premier ministre par Omar el-Béchir, dans la foulée d’un remaniement total de son ancien gouvernement composé de 31 ministres et dirigé par Bakri Hassan Saleh, qui demeure vice-président. Mohamed Osman Yousif Kiber a également été nommé vice-président dans la foulée. Cette décision a été approuvée par les dirigeants du Parti du Congrès National (NCP, au pouvoir), lors d’une réunion nocturne tenue dimanche 9 septembre.

La situation économique doit être résolue et pour cela, le président Béchir a décidé de dissoudre le gouvernement

« La situation économique doit être résolue et pour cela, le président Béchir a décidé de dissoudre le gouvernement à tous les niveaux », affirme Faisal Hassan Ibrahim, l’un des principaux collaborateurs du président, après la réunion du NCP. « Le président Béchir a décidé d’avoir un gouvernement plus restreint de 21 membres », ajoute-t-il.

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Plus tôt dimanche, la présidence avait annoncé dans un communiqué la décision de limoger le gouvernement pour « corriger la situation dans laquelle se trouve le pays ». Omar el-Béchir  « va former un nouveau gouvernement qui pourra, une fois encore, apporter de l’espoir au peuple soudanais », avait indiqué la présidence.

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L’économique du Soudan ne cesse de se détériorer malgré la levée, en octobre 2017, des sanctions imposées depuis 20 ans par Washington. Le pays fait également face à une inflation de plus de 65% : la livre soudanaise a plongé face au dollar américain et le coût des denrées alimentaires et d’autres produits a plus que doublé au courant 2017.

Les États-Unis maintiennent le Soudan sur la liste des pays soutenant le « terrorisme ». Les banques étrangères, tout comme les investisseurs étrangers, restent également frileux vis-à-vis du pays, déchiré par des décennies de conflits.

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Élection présidentielle en 2020

Le NCP a par ailleurs désigné Omar el-Béchir en août dernier comme candidat à la présidentielle de 2020 pour un troisième mandat, malgré les restrictions de la Constitution, qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels de cinq ans.

Visé par des mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre au Darfour (ouest), le président soudanais est au pouvoir depuis 1989, après avoir chassé par un putsch Sadek al-Mahdi, le dernier Premier ministre démocratiquement élu du pays. Pour l’heure, la date à laquelle le nouveau Premier ministre prêtera serment est inconnue.

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