Amadou et le président

Publié le 28 novembre 2005 Lecture : 1 minute.

Il y a deux personnes en moi, dit-il sur le ton de la confidence : « Le président et Amadou. J’essaye de ne pas trop me prendre au sérieux. Je me rappelle en particulier d’un amiral à l’École de guerre à Paris qui nous disait : travaillez sérieusement, mais ne vous prenez pas au sérieux… » Au palais, Amadou, donc, a gardé quelques habitudes de militaire. La ponctualité, des nuits courtes mais avec un sommeil réparateur. D’ailleurs, le bureau du « patron » est situé juste à côté de la chambre et des appartements privés. Sport et gym obligatoires aussi, trois fois par semaine. Pour se détendre, le président peut arrêter sa journée quelques minutes pour bavarder de tout et de rien avec des conseillers dorénavant rompus à l’exercice. Le président est un être social, il n’aime pas être seul, ses enfants ont grandi, le palais parfois l’étouffe. Alors, il sort en voiture banalisée, lui-même au volant, fait un tour en ville. Conduire le détend. ATT a besoin de bouger, d’être en contact avec les gens. Il reçoit beaucoup. À toute heure du jour et parfois de la nuit. « Cela fait partie des contraintes de l’institution », dit-il en souriant. Il parcourt le pays et s’oblige à des visites régulières en province. En août dernier, il a pris ses vacances, à bord d’un bateau, remontant lentement le fleuve Niger de Koulikoro jusqu’à Gao. Un voyage qu’il recommande chaudement à ses amis. Comme pour tout Malien qui se respecte, la musique est sacrée. Il se tient au courant et il écoute. Les grands artistes du pays lui envoient régulièrement les derniers CD. Enfin, petit secret jusque-là bien gardé, ATT est aussi un grand amateur de musique cubaine, la salsa et la pachanga. Une passion partagée avec un ami d’enfance. Et, parfois, au coeur de la nuit, le palais de Koulouba retentit de quelques sonorités venues tout droit de La Havane…

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