Ahmed Ould Daddah à Paris

Avec le principal opposant d’Ould Taya, en France.

Publié le 29 novembre 2005 Lecture : 2 minutes.

« Notre pays s’est engagé dans une transition démocratique. Ses amis et ses partenaires doivent l’accompagner et la soutenir. » Tel a été le leitmotiv d’Ahmed Ould Daddah, le président du Rassemblement des forces démocratiques (RFD), principale formation d’opposition à l’ancien chef d’État mauritanien Maaouiya Ould Taya, tout au long de son séjour en France, du 18 au 24 novembre. D’abord avec François Hollande, le premier secrétaire du Parti socialiste français qui l’avait invité au congrès de sa formation au Mans (18 au 20 novembre). Ensuite, devant les participants étrangers, membres de la grande famille de l’Internationale socialiste. Et enfin, à l’occasion de ses entretiens au Quai d’Orsay puis lors de la conférence de presse tenue, le 21 novembre, au Centre d’accueil de la presse étrangère (Cape), à Paris. « Nous avons soutenu et continuerons de soutenir le CMJD [Conseil militaire pour la justice et la démocratie, qui a succédé, le 3 août, à Ould Taya, NDLR] pour une raison simple : son programme politique est très proche du nôtre », déclare, serein et détendu, le leader du RFD devant les journalistes. Avant d’ajouter que les décisions prises par les nouveaux maîtres du pays concernant la neutralité de l’État, la mise en place d’une commission électorale nationale indépendante et la réhabilitation de la justice et de l’administration « étaient depuis toujours au centre de notre projet politique ».
L’homme, qui était le candidat unique de l’opposition à la présidentielle de 1992 et a porté les couleurs de son parti lors de celle de 2003, n’a d’ailleurs pas ménagé le président déchu, dont « la gestion des affaires a mené la Mauritanie au bord du gouffre ». Il a particulièrement mis l’accent sur « les injustices graves » infligées, à la fin des années 1980 et au début des années 1990, à la communauté négro-mauritanienne. « En 1992, la quasi-totalité de la communauté noire a voté pour moi. À l’époque, ma priorité était de rétablir la cohésion nationale. C’est toujours le cas. » Accepterait-il de prendre langue avec des mouvements issus de cette communauté comme les Forces africaines de libération de Mauritanie (Flam), qualifiée d’« extrémistes » à Nouakchott ? « Rien ne s’y oppose maintenant qu’ils ont renoncé à la lutte armée. J’ai d’ailleurs demandé à les rencontrer. »
Sera-t-il candidat à la présidentielle prévue en mars 2007 ? Ahmed Ould Daddah, frère de l’ancien président Mokhtar Ould Daddah, ne s’avance pas : « Le RFD en décidera le moment venu. » Mais personne n’en doute…

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