Mali – Ras Bath : « Nous n’irons pas aux législatives car elles ne seront pas transparentes »
Le CDR du militant contestataire et homme de radio malien Ras Bath a annoncé mardi 11 septembre la fin de son « accord politique » avec l’opposant Soumaïla Cissé, qu’il avait soutenu lors de la présidentielle. Il revient pour Jeune Afrique sur les raisons de cette décision.
Mohamed Youssouf Bathily, dit Ras Bath, met un terme à son « accord politique » avec Soumaïla Cissé. Il l’a annoncé mardi 11 septembre, lors d’une conférence de presse à Bamako. Ras Bath avait soutenu le chef de file de l’opposition malienne pendant la campagne présidentielle, qui refuse toujours de reconnaître sa défaite face à IBK et continue d’organiser des manifestations pour dénoncer « la fraude » lors du scrutin.
Ras Bath a également déclaré que son mouvement ne participera pas aux élections législatives, dont le premier tour est prévue le 28 octobre. La présentation de candidats issus des rangs du CDR aux législatives était pourtant l’une des conditions de la participation du mouvement aux côtés de Soumaïla Cissé.
Ras Bath, revient pour JA sur les raisons qui ont motivé cette décision.
Jeune Afrique : Comment expliquez-vous cette décision de ne pas prendre part aux législatives ?
Ras Bath : Nous avons décidé de ne pas aller aux élections législatives car elles ne seront pas transparentes, parce qu’elles seront organisée dans les même conditions que lors de la présidentielle. Premièrement, nous refusons de participer à des élections tant qu’elles seront organisées par le ministre de l’Administration territoriale, Mohamed Ag Erlaf, qui a été reconduit dimanche dans ses fonctions dans le nouveau gouvernement. Il a perdu toute crédibilité en battant campagne pour IBK alors qu’il avait un devoir de réserve. Le conflit d’intérêt et le risque de fraude est très élevé.
Ensuite, la confusion autour du fichier électoral n’a toujours pas été clarifiée. Tant que nous n’avons pas la certitude que le fichier utilisé est celui reconnu et accepté par tous, nous n’irons pas aux législatives.
Troisièmement, il y a la question du Nord et du Centre qui demeurent sous le contrôle de bandits armés. L’État leur a confié la sécurisation du scrutin et on se rend compte que c’est surtout dans ces zones qu’il y a eu des bourrages d’urnes. Soit l’État se dote de capacités de garantir la sécurité, soit on sursoit à la tenue de l’élection législative dans ces zones jusqu’à l’amélioration des conditions, comme cela fut le cas pour les municipales.
La dernière raison, c’est qu’il faudrait que l’on sache le nombre de cercles que compteront les nouvelles régions de Ménaka et Taoudénit. Selon la loi malienne, chaque cercle a droit à une représentation à l’Assemblée.
Bien s’informer, mieux décider
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