CAN 2019 – Faouzi Benzarti : « J’ai toujours entraîné pour gagner ! »

De retour au poste de sélectionneur de la Tunisie après un premier passage en 2009-2010, Faouzi Benzarti a pour premier objectif de qualifier son équipe pour la CAN 2019. Interview de l’entraîneur le plus titré du pays.

Faouzi Benzarti : « Quand on vous propose d’entraîner la sélection de votre pays, c’est un devoir que de dire oui. » © Christophe Ena/AP/SIPA

Faouzi Benzarti : « Quand on vous propose d’entraîner la sélection de votre pays, c’est un devoir que de dire oui. » © Christophe Ena/AP/SIPA

Alexis Billebault

Publié le 13 septembre 2018 Lecture : 4 minutes.

Jeune Afrique : la Tunisie, qui a toujours souffert en Afrique australe, a cette fois-ci réussi à s’imposer au Swaziland, le 9 septembre

Les matches en Afrique subsaharienne sont toujours difficiles pour les nord-africains. On a su se rendre le match facile, en marquant deux fois en première mi-temps et en empêchant notre adversaire de s’exprimer. On a fait quarante-cinq premières minutes de très bonne qualité avec ces deux buts. Ensuite, nous avons plus maîtrisé, face à une équipe qui a cherché à revenir au score. Je suis satisfait du résultat, mais aussi de l’attitude de l’équipe.

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Faouzi Benzarti : Estimez-vous qu’avec cette seconde victoire, la Tunisie a fait un grand pas vers la qualification ?

C’est bien parti, puisque nous comptons six points en deux journées. Les deux matches face au Niger en octobre pourraient être déterminants. Les Nigériens, qui viennent de perdre en Égypte (0-6), devront prendre des points. Il faut s’attendre à deux matches compliqués. Mais mon objectif, c’est bien évidemment de participer à cette CAN 2019 au Cameroun.

Avec l’intention de la gagner ? Vous avez remporté dix-neuf titres dans votre carrière d’entraîneur…

J’ai toujours entraîné pour gagner ! Seulement, je ne me projette jamais au-delà du prochain. C’est ce qui m’intéresse. La CAN, c’est dans neuf mois, et il faut d’abord qu’on se qualifie. Quand nous serons certains d’y participer, on parlera des objectifs.

J’aime le football offensif, mais on ne peut le faire que si on possède une bonne défense

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Le départ de Nabil Maâloul à Al-Duhail (Qatar) après la Coupe du monde a obligé la Fédération tunisienne de football (FTF) à lui trouver un successeur. Elle vous a contacté alors que vous étiez en poste au WAC Casablanca, avec des conditions salariales très avantageuses. Avez-vous hésité avant d’accepter ?

Pas une seconde ! Quand on vous propose d’entraîner la sélection de votre pays, c’est un devoir que de dire oui. J’ai accepté sans réfléchir. Quand on reçoit une offre de travailler pour son pays, cela me semble logique d’accepter. Oui, j’avais de très bonnes conditions contractuelles au WAC, mais je ne pouvais pas refuser d’entraîner la sélection nationale de mon pays.

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La Tunisie a été éliminée au premier tour de la Coupe du monde en Russie, par plus fort qu’elle (Angleterre et Belgique). Quand vous avez fait connaissance avec votre groupe à l’occasion du stage avant le match au Swaziland, quel a été votre ressenti ?

Certains joueurs semblaient encore un peu marqués par cette Coupe du monde. Bien sûr, perdre contre des équipes comme l’Angleterre (1-2) et la Belgique (2-5) n’a rien de scandaleux. Mais ils pensaient pouvoir faire un peu mieux. Donc, pendant ce stage, on a pas mal travaillé sur l’aspect mental. On sait que la Tunisie possède de bons joueurs et qu’elle est capable de produire un football offensif et technique. Mais mon travail, c’est aussi de faire en sorte qu’elle défende mieux. J’aime le football offensif, mais on ne peut le faire que si on possède une bonne défense.

Youssef Msakni est un peu mon fils, car je l’ai fait débuter à l’Espérance de Tunis alors qu’il n’avait que 17 ans

Quand espérez-vous récupérer Youssef Msakni ?

Il en a encore pour environ deux mois. Il a été victime d’une rupture des ligaments croisés du genou, c’est une blessure grave et longue à soigner. Je suis bien sûr impatient de le retrouver. C’est un excellent joueur, c’est un peu mon fils, car je l’ai fait débuter à l’Espérance de Tunis alors qu’il n’avait que 17 ans.

Au sein de la sélection, Naïm Sliti (Dijon), semble prendre de plus en plus d’importance…

C’est un très bon joueur, avec beaucoup de qualités. Il peut jouer à différents postes et sait aussi marquer, comme il l’a prouvé au Swaziland. Il apporte des choses intéressantes, mais je suis convaincu qu’il peut encore progresser.

Avant la Coupe du monde, Hamdi Harbaoui et Ahmed Akaïchi, que Nabil Maâloul n’avaient pas retenus, s’étaient lâchés dans la presse et sur les réseaux sociaux… À vos yeux, sont-ils toujours sélectionnables ?

Ils ont eu un problème avec l’ancien coach. Pour moi, ils sont donc toujours sélectionnables. Mais il faut qu’ils soient performants en club, et surtout qu’ils aient envie de revenir en sélection. Ce sera une condition essentielle. Si je sens qu’un joueur hésite, qu’il n’est pas sûr de lui, il ne reviendra pas. Je veux des gens impliqués à 100 % pour le projet. Sinon, ce n’est pas la peine de venir. J’ai contacté Harbaoui, et je n’ai pas senti chez lui une vraie volonté de revenir.

Pour le match au Swaziland, plusieurs mondialistes (Khaoui, Benalouane, Hassen, Bronn, Khlifa…) étaient absents…

Oui, mais il ne s’agissait que de choix sportifs. Il y a des joueurs qui ne sont pas encore compétitifs. On a une ossature, on va donc travailler avec. Je ne suis pas ici pour tout changer, mais pour retenir les joueurs les plus performants et les plus impliqués dans le projet.

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