Disparition tragique de Lady Diana

Publié le 28 août 2006 Lecture : 3 minutes.

Paris, dimanche 31 août 1997, 00 h 32. Entre la tour Eiffel et les Champs-Élysées, un concert de sirènes déchire la nuit. Dans le tunnel de l’Alma, le dernier chapitre du conte de fées vient tragiquement de s’écrire. Sept minutes plus tôt, la Mercedes S 280 de Lady Diana et de Dodi al-Fayed – Imad, de son vrai prénom – a percuté le treizième pilier du souterrain. Des quatre personnes à bord, trois ne seront jamais réanimées. Le fils du sulfureux milliardaire égyptien Mohamed al-Fayed et Henri Paul, le chauffeur, sont tués sur le coup. La princesse de Galles décède, elle, dans la nuit, pendant une opération de la dernière chance. Seul Trevor Rees Jones, son garde du corps, échappe à la mort.

Deux heures avant l’accident pourtant, l’avenir appartient encore à Dodi et à Diana. Dans la suite impériale de l’hôtel Ritz, propriété de la famille al-Fayed, le couple dîne en amoureux. Le matin même, il a quitté le yacht sur lequel il venait de passer plusieurs semaines en Méditerranée. Puis, vers 18 h 30, Dodi est passé place Vendôme. Dans le magasin d’Alberto Repossi, un célèbre joaillier, il a récupéré « Dis-moi oui », une bague de fiançailles à 205 000 dollars. Le mariage est dans l’air et peut-être même un enfant, laisse-t-on entendre à l’époque. « J’ai de bonnes nouvelles à vous annoncer ! » aurait ainsi confié Diana au père Gelli, vicaire de l’église Saint-Mary-Abbots, près de Kensington Palace (une des résidences royales), début juillet, lors d’un coup de téléphone.
Seul ombre à ce tableau idyllique : le harcèlement des paparazzi. Depuis le début de ses vacances, le couple est traqué. À Saint-Tropez (sur la côte d’Azur), à Portofino (sur la Riviera italienne, au sud de Gênes) et même au large de la Sardaigne, il est la proie des photographes people. Ils sont encore là ce dimanche 31 août à minuit, devant l’entrée du Ritz, quand l’ex-femme du prince Charles et le play-boy égyptien quittent les lieux. Excédé, Dodi demande alors à son chauffeur de les semer. À 180 km/h dans le tunnel de l’Alma, la Mercedes cherche à doubler une Fiat Uno qui roule beaucoup plus lentement. Mais elle l’accroche, freine brutalement, puis fait une embardée On connaît la suite. L’émotion provoquée par la disparition de la princesse de Galles à travers le monde est à la hauteur de sa popularité : immense. Le 6 septembre, ses obsèques rassemblent deux millions de personnes à Londres. Les télévisions du monde entier retransmettent l’événement.
Neuf ans après le drame, toute la lumière n’a pas encore été faite sur l’affaire. Deux thèses s’affrontent toujours pour expliquer la mort de la princesse de Galles et de son amant. La première fait état d’un malheureux accident. Selon la justice française, c’est la vitesse excessive de la voiture, conjuguée à l’importante consommation d’alcool et de tranquillisants d’Henri Paul – sous antidépresseurs, il aurait ingurgité l’équivalent de cinq doubles whiskies avant de prendre le volant -, qui en est à l’origine.
L’autre version des faits, défendue par Mohamed al-Fayed, entretient l’idée d’un complot. Le milliardaire égyptien cherche à prouver que son fils a été assassiné par les services secrets britanniques, sur demande de la famille royale. Mobile ? Le refus catégorique de la couronne de voir l’un de ses plus beaux bijoux épouser un « métèque », musulman de surcroît. Quatre procédures judiciaires sont toujours en cours. Pour le patron du célèbre grand magasin londonien Harrods, l’enjeu est certes la vérité sur la mort de son fils, mais aussi de se dégager de toute responsabilité L’enquête française est, en effet, accablante pour lui : la Mercedes dans laquelle Dodi est mort « avait été fournie par le [Ritz], dont le chauffeur [] était un employé », écrivait le quotidien français Le Monde, le 27 mai dernier.

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Quoi qu’il en soit, « l’affaire Diana » a réactivé différentes polémiques. Sur la déontologie de la presse d’une part, accusée de se délecter de la vie privée des célébrités pour faire de l’argent. Sur le conservatisme de la monarchie et de la société anglaise de l’autre, la première ayant rejeté Lady Di, et la seconde n’ayant jamais fait une place aux al-Fayed – installé depuis plus de trente ans au Royaume-Uni, Mohamed s’était vu, en 1995, refuser la nationalité britannique.

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