[Tribune] Une utopie maghrébine
Le Maghreb uni est une idée lointaine et incertaine qui continue de faire fantasmer. L’échec de l’unification s’explique notamment par le non-renouvellement des élites, d’après le militant marocain Hamza Hraoui.
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Hamza Hraoui
Dirigeant du cabinet de lobbying franco-africain MGH Partners, cofondateur du mouvement Maan
Publié le 21 septembre 2018 Lecture : 4 minutes.
Cinq juillet 2033 : la frontière maroco-algérienne n’en est plus vraiment une depuis l’édification du Grand Maghreb. Les vacances battent leur plein, et les touristes venant de part et d’autre découvrent leurs voisins respectifs. La seule autoroute reliant Oran à Oujda ne suffit plus à absorber la forte affluence. Les gouvernements des deux pays pressent l’organe exécutif de réfléchir à de nouvelles infrastructures.
La Tunisie demande à intégrer le nouveau réseau autoroutier transmaghrébin. Les chefs d’État concernés se veulent rassurants : avant la Coupe du monde organisée par le Maghreb réuni en 2034, de nouveaux tronçons seront ouverts à la circulation.
Le rêve d’un Maghreb uni
Imaginez que ce soit là l’actualité de la région dans un futur proche… Hélas ! La réalité, moins rose, impose de constater, impuissants, le blocage dramatique de l’intégration maghrébine. Toutes les populations de cette partie septentrionale et homogène du continent rêvent pourtant d’une reconstitution politique et économique. Le Maghreb, qualifié par le célèbre écrivain marocain Abdellah Laroui d’idée lointaine et incertaine, continue de faire fantasmer.
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