Une nouvelle minoterie pour 5 milliards de F CFA
Publié le 28 juillet 2008 Lecture : 1 minute.
La flambée des prix sur les produits alimentaires a au moins un mérite. Le continent est dans l’obligation de relancer son agriculture. Mais pour l’heure, on est loin du compte. Malgré une production céréalière de 135,6 millions de tonnes sur la campagne 2007-2008, les importations vont dépasser les 36 millions de tonnes, soit une facture estimée à 13,4 milliards de dollars (+ 50 %), selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Dans ces conditions, sans doute est-il préférable de privilégier également la transformation des produits sur place afin de créer de la valeur ajoutée. Exemple avec la farine de blé alors que le pain est devenu un bien de consommation courante.
La Côte d’Ivoire fait justement le pari de la farine produite sur place. Les Moulins de Côte d’Ivoire – d’une capacité quotidienne de 200 tonnes, soit 70 000 tonnes par an – ont été inaugurés en grande pompe le 21 juillet à Abidjan par le président, Laurent Gbagbo. Cette minoterie appartient à un consortium : la Société ivoirienne de production animale (Sipra), le groupe d’assurances Colina et la société suisse Ameropa, spécialisée dans le marketing de potasse. La Banque internationale d’Afrique de l’Ouest (BIAO), ainsi que les groupes Ecobank et Bank of Africa (BOA) ont participé au financement, pour un coût de 5 milliards de F CFA. Malgré la libéralisation de la filière meunière en 1996, les Grands Moulins d’Abidjan, filiale du groupe Mimran, demeurent leader de ce secteur avec une production annuelle avoisinant les 200 000 tonnes pour une demande intérieure en constante augmentation. De 250 000 tonnes en 2001, la consommation a atteint 300 000 tonnes. Avec la nouvelle minoterie, le pays pourrait être en mesure de couvrir ses besoins. « Outre qu’elle permet de répondre à la demande des boulangers, la farine produite sur place a un rôle clé pour l’alimentation animale, car un minotier propose également les sous-produits pour le bétail », explique Alexandre Vilgrain, PDG de Somdiaa, présent au Cameroun et au Gabon.
