[Classement] Quand la Banque mondiale évalue les politiques et les institutions des pays africains
Gouvernance, politiques économiques, réformes structurelles… La Banque mondiale a rendu public le 12 septembre son classement de la qualité des politiques et des institutions des pays africains, utilisé pour répartir les fonds de l’Association internationale de développement, son guichet destiné aux pays les plus pauvres.
« La qualité moyenne des politiques et des institutions des pays d’Afrique subsaharienne est restée […], dans l’ensemble, inchangée en 2017 », écrit la Banque mondiale. La note d’évaluation des politiques et des institutions nationales (CPIA) s’établit à 3,1.
Cette évaluation, qui vise à refléter la qualité du cadre politique et institutionnel des pays, se compose de 16 critères relevant de la compétence des décideurs politiques, regroupés en quatre catégories : la gestion économique, la gouvernance, les politiques structurelles ainsi que les politiques contre l’exclusion sociale et en faveur de l’équité.
Ce classement est utilisé pour déterminer la répartition des ressources de l’Association internationale de développement (IDA), filiale de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres de la planète.
Un environnement mondial plus favorable en 2017
« Un environnement mondial plus favorable en 2017 a allégé les contraintes politiques, octroyant aux pays une marge de manœuvre pour mettre en place leurs réformes », analyse la Banque mondiale. Cette année-là, le nombre de pays qui, aux yeux de l’institution internationale, ont renforcé la qualité de leurs politiques et de leurs institutions, a augmenté de 30 % en 2017, tandis que ceux qui ont connu un recul ont diminué de 40 %.
Avec un score global de 4, le Rwanda demeure en tête du classement régional. Suit le Sénégal, qui enregistre une note de 3,8, dépassant de peu le Cap-Vert, le Kenya et la Tanzanie, qui ont tous obtenu le score de 3,7. La note régionale la plus faible (1,5) a été attribuée au Soudan du Sud, qui connaît une forte détérioration de la qualité de ses politiques et de ses institutions.
Parmi les pays dont la note globale s’est améliorée, ne figure aucun pays riche en ressources, reflétant « les défis auxquels ils ont été confrontés pour s’adapter à la baisse des prix des produits de base après la fin du supercycle du prix des matières premières », soulignent les auteurs du rapport.
Dans de nombreux cas, la hausse de la note est liée à l’amélioration de la gestion économique
« Dans de nombreux cas, […] la hausse de la note est liée à l’amélioration de la gestion économique. Par exemple, la tendance encourageante observée en Gambie et au Ghana résulte d’une amélioration des performances dans les secteurs de la politique budgétaire, monétaire et de change », écrivent-ils.
Stabilisation de la qualité de la gestion économique
La qualité de la gestion économique s’est stabilisée en 2017, mettant fin à quatre années de recul. « En 2017, un environnement politique plus favorable a permis d’inverser la tendance à la baisse de la qualité de la politique monétaire tout en enrayant celle de la détérioration de la politique budgétaire », indique l’institution internationale. En revanche, la qualité de la gestion de la dette a continué à se dégrader, signalant la hausse des risques liés à la soutenabilité de l’endettement des économies africaines.
Dans le domaine des politiques structurelles, seul un nombre limité de pays connaissent de meilleures performances en 2017. « C’est le cas du commerce au Cameroun et en République centrafricaine, du secteur financier à Madagascar et de l’environnement des affaires au Bénin », salue la Banque mondiale.
Progrès limité en termes d’inclusion sociale
En 2017, la tendance à l’amélioration de la performance en matière de gouvernance a connu un coup d’arrêt, avec seulement trois pays – Cap-Vert, République centrafricaine et Togo – qui ont connu une hausse de leur score, contre 10 en 2016. Les progrès ont également été limités en matière de politique d’inclusion sociale.
En conclusion, la Banque mondiale indique que la moyenne de 3,1 de l’Afrique subsaharienne est légèrement inférieure à la note de 3,2 des autres emprunteurs de l’IDA, principalement du fait des pays les plus fragiles, dont la performance est nettement plus faible que celles des économies comparables hors de la région. Cette tendance divergente s’est accentuée au cours des dernières années.
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