Reconnaissance par Macron de la torture en Algérie : un geste historique
À travers la reconnaissance de la responsabilité de la France dans l’assassinat de Maurice Audin, c’est la mémoire de tous les martyrs qui est saluée, selon le professeur Benaouda Lebdai.
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Benaouda Lebdai
Benaouda Lebdai est professeur des universités et chroniqueur littéraire, spécialiste de littérature africaine.
Publié le 21 septembre 2018 Lecture : 4 minutes.
Henri Alleg fut interpellé le 12 juin 1957 à Alger, le lendemain de l’arrestation du militant communiste Maurice Audin. Après avoir été torturé puis jeté à la prison de Barberousse, il écrit secrètement des pages sur l’horreur subie, qu’il transmet discrètement à ses avocats. La Question, essai autobiographique, sera publiée aux Éditions de Minuit en 1958 et immédiatement censurée par la France.
L’engagement d’Henri Alleg dans cet ouvrage fera date car il y dénonce la pratique de la torture par les parachutistes français en Algérie. Il dénonce ce qu’ont subi Maurice Audin, Djamila Bouhired – condamnée à mort mais sauvée de la sinistre guillotine par Simone Veil –, Abderrahmane Taleb et des milliers de combattants algériens pour l’indépendance de l’Algérie.
Nouvelles relations
Henri Alleg aurait été satisfait de vivre la journée historique du jeudi 13 septembre 2018 : le président français, Emmanuel Macron, a alors reconnu officiellement la responsabilité de la France quant aux tortures et à l’assassinat de Maurice Audin. À travers ce dernier, ce sont Henri Alleg, Georges Hadjadj, Larbi Ben M’hidi, toutes les Djamila, et les milliers d’autres qui sont reconnus victimes d’un colonialisme aveugle.
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