Pour un parc national du Congo
Brazzaville accueillera du 27 au 30 octobre 2008 le prochain Forum mondial du développement durable. Cette rencontre africaine avec l’écologie planétaire a été voulue par les organisateurs (la revue Passages et son think-tank de relations internationales Adapes : www.fmdd.fr) et soutenue avec enthousiasme par le Congo et son président Denis Sassou Nguesso.
Ce rendez-vous international du développement durable est une chance pour l’Afrique de mettre en exergue sa prometteuse transition démographique (de 100 millions d’habitants en 1900, on en escompte 1,3 milliard en 2025), son capital humain vivifiant (45 % de la population a moins de 15 ans), son réservoir de matières premières, sa riche ethno-diversité et un savoir-faire rural et artisanal d’une incomparable ingéniosité.
L’Afrique aura bien besoin de mobiliser ses richesses et ses trésors pour faire face au trio majeur des désordres de la mondialisation : crise énergétique, crise alimentaire, crise climatique. De surcroît, le continent africain, à l’instar des pays en développement, doit affronter la compétitivité exacerbée du commerce international, l’égoïsme des nations (subventions agricoles) et des asymétries socio-économiques, technologiques, sanitaires et éducatives extrêmement pénalisantes et traumatisantes pour les populations.
Pour préoccupants et inquiétants qu’ils paraissent, ces défis doivent être affrontés par les Africains en tenant compte aussi des enjeux environnementaux. L’Afrique peut à notre avis relever ce défi – ce sera l’objet des réflexions et propositions du Forum – si elle bénéficie de la pleine adhésion des populations aux politiques environnementales et d’un plan international de financement des principales infrastructures fondatrices du développement durable (transports, énergie, eau, santé, éducation). Le patrimoine naturel du bassin du Congo est d’une inestimable valeur pour l’Afrique en même temps qu’il sert l’environnement dans le monde (20 % des forêts denses humides, puits de carbone luttant contre le réchauffement climatique, plantes médicinales). Aussi, il n’apparaît pas exorbitant d’attribuer une rémunération internationale à la protection de la forêt du Congo au titre de la contribution de celle-ci à l’environnement mondial. Et nous aurons en prime moins de déforestation, plus d’eau potable, des transports adaptés et un tourisme vert. Pourquoi pas une success story, à l’instar des grands parcs nationaux américains, pour un bassin du Congo revigoré, revivifié et réaménagé ?
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