Pourquoi Obama ?

Publié le 28 juillet 2008 Lecture : 2 minutes.

Les responsables israéliens vont devoir se faire à l’idée que Barack Obama a de bonnes chances d’être le prochain président américain. Dans un premier temps, ils n’ont pas cru qu’il puisse détrôner la reine Hillary et, comme d’habitude, ils se sont trompés. Bien sûr, le candidat démocrate sera accueilli en Israël avec moins d’enthousiasme qu’en Europe ou que par les soldats américains en Irak, mais la situation devrait inciter Ehoud Olmert, bien qu’ami de George W. Bush et du candidat républicain John McCain, à lui réserver un accueil chaleureux.
Même si Obama n’accède pas à la Maison Blanche, sa candidature a déjà changé le cours de la politique américaine. Bush a fini par accepter de négocier avec l’Iran et de discuter d’un calendrier de retrait d’Irak. Tout aveugle qu’il soit, il commence à comprendre qu’il n’existe pas d’autre choix que de parler avec les membres de « l’axe du Mal », et, plus encore, leurs alliés. Il n’est jamais bon pour un homme d’être seul, dit la Bible. Cela vaut aussi pour l’Amérique. Si la Libye et la Corée du Nord ont renoncé à leurs activités nucléaires, c’est grâce à la carotte et non au bâton – qu’elle leur a tendue. Or c’est justement ce que propose Obama : essayer de parler. Et c’est ce qui lui vaut d’être accusé de mener une politique inconsistante et incongrue. Ce genre de dénigrement nous est habituel, même si nous savons pertinemment qu’il faudra bien que quelqu’un fasse le travail tôt ou tard – c’est-à-dire évidemment trop tard.

Les juifs américains vont suivre la visite d’Obama avec la plus grande attention, passer au crible la moindre de ses remarques, scruter la moindre expression de son visage. S’ils préfèrent McCain pour des raisons sans rapport avec Israël, c’est leur affaire. Dans le cas contraire, qu’ils sachent que nous ne leur demandons rien. Notre gouvernement considère McCain comme un ami, mais nous en avons assez de l’amitié de Bush, parce qu’elle nous a conduits à l’échec.
L’élection de McCain se traduirait par la poursuite de la politique de Bush, Cheney et Rice. Et déboucherait sur quatre nouvelles années de difficultés. La vaine lutte entre « ceux qui possèdent la lumière » et les autres se poursuivrait ; l’Amérique continuerait de dilapider en pure perte sa puissance de dissuasion ; les accords de paix avec la Syrie et avec les Palestiniens seraient renvoyés aux calendes grecques ; et le plan de paix de la Ligue arabe se couvrirait lentement d’une fine couche de poussièreÂÂÂ
Obama a de bonnes chances d’être davantage qu’un président : un leader mondial désireux et capable de se protéger contre lui-même. Les juifs ont coutume de dire que ce qui est bon pour eux l’est aussi pour le monde. Et si, pour changer un peu, ce qui est bon pour le monde l’était aussi pour les juifs ?

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