Maroc : le PJD réaffirme son unité après la brouille Benkirane-El Othmani

Après la querelle interne entre les soutiens du Premier ministre Saadeddine El Othmani et son prédécesseur Abdelilah Benkirane, les dirigeants du Parti de la justice et du développement (PJD) ont voulu réaffirmer leur unité lors d’une séance exceptionnelle de leur Conseil national, samedi 15 septembre à Bouznika.

Le chef du gouvernement marocain, Saadeddine El Othmani, en 2008 à Rabat. © Alexandre Dupeyron pour JA

Le chef du gouvernement marocain, Saadeddine El Othmani, en 2008 à Rabat. © Alexandre Dupeyron pour JA

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Publié le 17 septembre 2018 Lecture : 2 minutes.

Saadeddine El Othmani n’a pas éludé les débats qui secouent le PJD devant le Conseil national du parti, samedi 15 septembre. Il a évoqué tous les sujets qui fâchent : conflits internes au sein parti, introduction de la « darija » à l’école et la question de l’alliance avec le Parti du progrès et du socialisme (PPS). Mais avec un leitmotiv : « Unité ». Un mot d’ordre que le Premier ministre et secrétaire général du parti a martelé, insistant sur l’absence de différends entre lui et son prédécesseur Abdelilah Benkirane.

Qu’il y ait des affinités ou des proximités entre individus, c’est normal

Même volonté d’unité affichée chez ce dernier. « Nous sommes un seul parti », a-t-il déclaré à son entrée dans la grande salle du complexe Moulay Rachid où se tenait le Conseil national, à Bouznika. « Qu’il y ait des affinités ou des proximités entre individus, c’est normal », a-t-il ajouté.

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Il a en revanche catégoriquement nié l’existence de « courants » au sein du parti, et s’est même dit disposé à « les combattre ». L’ancien homme fort du PJD a également lancé à un appel à ses partisans, les invitant à soutenir El Othmani ou, à défaut, « de le laisse travailler tranquillement ».

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Sortie de crise ?

C’est la première fois que Benkirane affirme ainsi publiquement son soutien au nouveau chef du gouvernement. Et cette sortie médiatique est interprétée par beaucoup comme un signe d’une possible sortie de crise entre les deux hommes.

En effet, après avoir été démis de ses fonctions en mars 2017, certains fidèles de Benkirane se sont opposés aux nouveaux ministres du gouvernement mené par Saadeddine El Othmani. Les deux camps se sont affrontés par réseaux sociaux et médias interposés, allant jusqu’à étaler leurs divisions au sein même des deux chambres du Parlement, laissant planer le doute sur une éventuelle scission du parti.

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Concernant la proposition d’introduire l’enseignement de la « darija » – l’arabe dialectal -, formulée par Noureddine Ayouch (fondateur de Shem’s, une grande agence de communication marocaine), Saadeddine El Othmani l’a considérée comme « en dehors du cadre de la Constitution ». Il a par ailleurs opposé un refuc catégorique du PJD à soutenir cette proposition.

Quelle alliance avec le PPS ?

La suppression, le 20 août dernier, du secrétariat d’État chargé de l’Eau, dont le portefeuille étant tenu par un membre du bureau politique du Parti du progrès et du socialisme (PPS), n’a en revanche pas été évoquée. Le parti de Nabil Benabdellah – à qui Saadeddine El Othmani a rendu visite à la veille du Conseil national – avait alors vu Charafat Afilal se faire évincer du gouvernement sans aucune explications. Le comité central du PPS doit d’ailleurs se réunir samedi 22 septembre pour décider de la réponse à donner au PJD.

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>>> À LIRE – Remaniement au Maroc : scène de ménage entre le PJD et le PPS

Mais si’l n’a pas répondu directement aux interrogations concernant le cas Charafat Afilal, Saadeddine El Othmani a néanmoins mis l’accent de manière insistante sur l’opportunité de l’alliance entre le PJD et le PPS, vantant la « solidité » d’un rapprochement qu’il a qualifié de « stratégique ».

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