La BRVM déroule le tapis rouge aux investisseurs à Paris

La Bourse régionale des valeurs immobilières (BRVM) a lancé à Paris la première édition des BRVM Investment Days. Un forum qui vise à convaincre les investisseurs français des opportunités du marché de l’UEMOA et à renforcer les contacts avec la place de Paris

Publié le 2 octobre 2014 Lecture : 2 minutes.

« Aujourd’hui nous avons quelque chose à vous offrir : de nouveaux marchés, de nouvelles opportunités, de nouveaux horizons ». Tel est en substance le message que la Bourse régionale des valeurs immobilières (BRVM), basée à Abidjan, a adressé aux investisseurs français lors de la première édition des BRVM Investment Days, qui s’est tenue du 30 septembre au 1 octobre à Paris à l’hôtel du Collectionneur, en plein coeur du 16e arrondissement.

La BRVM en chiffres

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Avec 37 sociétés cotées et une forte progression de sa capitalisation ces dernières années, la BRVM a franchi la barre des 5 000 milliards de F CFA en mai 2013 pour atteindre le 22 septembre un record de capitalisation à 6 283 milliards de F CFA soit plus de 12 milliards de dollars.

Ses valeurs les plus fortes sont les opérateurs télécoms Sonatel, et Onatel, ainsi que le groupe bancaire Ecobank. À l’heure actuelle la bourse occupe la 6e place parmi les 24 bourses africaines après celles de Johannesburg, Lagos, Le Caire, Casablanca et Nairobi.

L’objectif de cette véritable opération de charme était double : faire découvrir les multiples opportunités du marché de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA) aux investissements français et permettre aux acteurs de la place de Paris et à ceux de la BRVM de nouer des contacts décisifs.

Pour cette dernière, il s’agissait aussi de se positionner comme une bourse « moderne, leader en Afrique, ouverte et au contact des marchés internationaux », a expliqué son directeur général Edoh Kossi Amenounve durant son discours d’ouverture.

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Personnalités

La BRVM n’a pas lésiné sur les moyens : cinq panels animés par une trentaine de personnalités du monde de la finance se sont succédés dans les locaux de l’hôtel cinq étoiles. Outre l’intervention de Christian Adovelande, le président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), les participants à cette rencontre ont pu également écouter Lionel Zinsou (voir l’encadré ci-dessous), le président de la Fondation franco-africaine, Paul Derreumaux, le fondateur du groupe Bank of Africa ou encore Marc Rennard le patron pour la zone Afrique du groupe de télécoms français Orange .

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—-> Edoh Kossi Amenounve : « La BRVM est une opportunité pour les investisseurs français et européens » <—–

Au menu de ces échanges : le développement des marchés obligataires en Afrique, l’amélioration de l’environnement des investissements ou encore l’accès des entreprises aux marchés des capitaux africains. Par ailleurs la BOAD et des entreprises fortement impliqués dans la région telles que Ecobank, GF Bourse et Sonatel ont animés six ateliers « market place » à destination des investisseurs. Enfin pour favoriser le « networking », des rendez-vous « BtoB entre professionnels ont également été organisés.

Défis majeurs

Dans son allocution d’ouverture, Edoh Kossi Amenounvé, a identifié les défis majeurs que va devoir relever la BRVM pour se hisser au niveau des bourses les plus performantes du continent : améliorer son attractivité, renforcer son rôle en tant qu’instrument de financement à long terme des économies de l’UEMOA et enfin l’innovation technologique.

Certains intervenants ont quant à eux cité les progrès à faire en matière de transparence de l’information financière des entreprises ou encore la nécessité de renforcer les incitations fiscales pour les émetteurs.

Lionel Zinsou : « Les fonds de pension et les fonds souverains doivent être à l’agenda de l’UEMOA »

Au cours de son allocution, le président de la Fondation franco-africaine a développé un vigoureux plaidoyer en faveur de l’utilisation par la BRVM de deux instruments financiers pouvant favoriser l’investissement à long terme : les fonds de pension par capitalisation et les fonds souverains.

L’Afrique francophone doit profiter de sa démographie exceptionnelle pour « bâtir un système de retraite par capitalisation » qui permettra d’investir cette épargne longue à travers les marchés financiers et d’assurer les retraites futures, a estimé Lionel Zinsou.

Il a en outre mis garde les pays de la zone contre la mauvaise utilisation des rentes minières et leur effet souvent destructeur sur les économies. D’où la nécessité, selon lui, de faire des fonds souverains un outil majeur pour investir ces rentes sur le temps long et pour le futur.

Paul Derreumaux a lui noté le poids de certaines contraintes administratives, notamment sur les émissions obligataires. « Les coûts demeurent élevés pour ceux qui ont accepté de s’engager sur l’un ou l’autre des compartiments de la BRVM, en comparaison avec des modalités alternatives de financement » a expliqué le fondateur de Bank of Africa.

Déficit d’image

Mais pour Philippe Farhi, le PDG de LFPI Asset Management, un gestionnaire d’actifs français présent sur le marché boursier régional, « la BRVM est conforme aux standards internationaux des marchés frontières (…), la vraie différence est due à un déficit d’image ».

Et l’investisseur d’ajouter : « Il y a de belles valeurs en pleine croissance et les rendements sont très intéressants ».

Une opinion partagée par Kadi Fadika-Coulibaly, la présidente de l’Association professionnelle des sociétés de gestion et d’intermédiation (APSGI-UEMOA) qui a vanté les mérites d’un marché « bien structuré et émergent » à très court terme.

Les investisseurs français ont-ils été convaincus par ce plaidoyer ? L’avenir le dira. En attendant, la BRVM prépare trois nouvelles éditions des BRVM investment Days dès l’année 2015 : en avril à Londres, en septembre à New-York et en décembre à Abu Dhabi.

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