La bulle va-t-elle éclater ?
Le 24 juillet, le cours du baril de brut est tombé à 125 dollars. Deux semaines auparavant, il flirtait avec les 150 dollars. Cette baisse augure-t-elle un renversement de tendance sur ce marché si sensible pour toutes les économies de la planète ? L’analyste Edward Morse en est convaincu. À l’en croire, la « bulle » pétrolière devrait éclater avant les fêtes de Noël, et le prix du baril retomber à moins de 93 dollars, quand ses confrères de Goldman Sachs annoncent une flambée à plus de 200 dollars.
Réputé provocateur, l’Américain n’en est pas moins pourvu d’un CV qui incite à prendre ses pronostics au sérieux. Avant de rejoindre le cabinet Lehman Brothers en tant qu’économiste en chef, il fut en effet l’adjoint du secrétaire à l’Énergie dans l’administration Carter, cofondateur de la société de conseil PFC Energy et créateur de la lettre d’information hebdomadaire Petroleum Intelligence Weekly.
Morse fonde son analyse sur plusieurs éléments.
1. La fin d’un cycle haussier. Il s’attend d’ici à la fin de l’année à une contraction de la demande des pays de l’OCDE, combinée à une augmentation de plus de 2 millions de b/j de la production des pays membres de l’Opep. Les automobilistes américains utilisent de moins en moins leurs véhicules, et les ventes de 4×4, pick-up et autres grosses berlines – tous gros consommateurs de combustible – ont baissé de 15 % aux États-Unis. Conséquence : les stocks devraient se reconstituer au cours du second semestre au rythme de 1,4 million de b/j.
2. Le ralentissement de la demande chinoise, après une progression des achats en début d’année justifiée par la constitution de stocks destinés à prévenir tout incident pendant les jeux Olympiques.
3. L’essor de la production mondiale, lui, paraît inéluctable à plus long terme, avec la mise en service de nouveaux gisements en eau profonde et l’augmentation des capacités d’extraction de la Russie et de l’Arabie saoudite.
4. Les investissements considérables consentis par les grandes compagnies devraient se traduire par une augmentation de la capacité mondiale de raffinage avoisinant 13 millions de b/j à l’horizon 2013.
Tout cela ne tient évidemment pas compte de l’hypothèse du déclenchement d’une guerre entre l’Iran et Israël. À chaque montée de la tension entre les deux pays, les marchés sont dans les transes : ils redoutent une perturbation des approvisionnements du deuxième pays producteur de l’Opep.
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