Migrants : la France préconise une aide financière en faveur de l’Algérie et du Maroc

Le phénomène migratoire semble occuper chaque jour davantage de place dans le débat européen. De nombreux dirigeants européens, à l’instar du ministre français de l’Intérieur, défendent la coopération avec les pays de transit afin de stopper les départs.

Des migrants et des réfugiés à bord d’une embarcation, en mer Méditerranée, en mai 2018. (photo d’illustration) © Felipe Dana/AP/SIPA

Des migrants et des réfugiés à bord d’une embarcation, en mer Méditerranée, en mai 2018. (photo d’illustration) © Felipe Dana/AP/SIPA

16266028_10211459071174572_7732308306510870922_n

Publié le 18 septembre 2018 Lecture : 3 minutes.

Au lendemain de la visite d’Angela Merkel en Algérie, qui a évoqué la question des retours des Algériens en situation irrégulière, c’est au tour de la France, par la voix de Gérard Collomb, d’invoquer des aides en faveur de l’Algérie et du Maroc pour le contrôle des départs.

Dans un entretien accordé au journal L’Express, le ministre de l’Intérieur a affirmé le 18 septembre que « la France doit se montrer généreuse tout en rappelant que tout le monde ne peut pas venir ». Selon lui, la mesure principale à mettre en place est de travailler « en amont avec les pays d’origine et de transit » avec pour objectif « d’éviter les traversées et les risques qu’elles comportent pour la vie de ceux qui les entreprennent. »

la suite après cette publicité

Gérard Colomb a ensuite cité l’exemple de la coopération avec le Niger dans la lutte contre les départs vers la Libye à travers le désert. Cette stratégie doit d’après lui être poursuivie avec des pays comme l’Algérie ou le Maroc.

Il a affirmé que les deux États étaient prêts à coopérer mais que la sécurisation des frontières nécessitait des financements. « Nous devons les aider », a-t-il insisté.

La route Maroc-Espagne de plus en plus empruntée

Si le nombre d’arrivées en Europe est en nette baisse depuis 2015, où 1,82 million de passages avaient été enregistrés par l’Agence européenne de garde-côtes et garde-frontières (Frontex), les arrivées se sont accélérées ces derniers mois. Depuis le début de l’année, Frontex a détecté 8 200 franchissements illégaux, soit une progression de 60% par rapport à la même période l’année passée.

La route Maroc-Espagne est de plus en plus empruntée. La nation ibérique est devenue cette année la première porte d’entrée des migrants clandestins – 36 000 par mer et par terre depuis janvier, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) -, devant la Grèce et l’Italie.

la suite après cette publicité

Le ministre français de l’Intérieur a affirmé dans cet entretien que l’augmentation du flux de migrants empruntant l’itinéraire via le Maroc aurait des répercussions à la frontière franco-espagnole. Deux compagnies de gendarmerie ont d’ailleurs été déployées à la frontière espagnole, cependant toujours moins que du côté italien où il en existe cinq.

Aides européennes à destination du Maroc

Le ministre de l’Intérieur a toutefois affirmé que la majorité du travail se « joue au niveau européen et dans le travail avec les pays d’origine ». L’Union européenne semble du même avis. Preuve en est, elle a approuvé le dimanche 16 septembre l’octroi d’une aide évaluée à 275 millions de dollars, afin de soutenir la création d’emplois pour endiguer le flux migratoire provenant du royaume.

la suite après cette publicité

Les accords régissant les aides ont été signés par Johannes Hahn, le commissaire européen de la politique régionale et de l’intégration européenne, et Mohamed Benchaâboun, le ministre marocain des Finances.

Cette aide financière était très attendue au Maroc. Le porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, a déclaré à la presse que le pays avait empêché 65 000 tentatives de migration illégale en 2017. Un effort qui nécessitait une aide supplémentaire de l’Union, selon les autorités marocaines.

Ce nouveau coup de pouce s’ajoute à celui du 6 juillet dernier, lorsque la commission européenne avait débloqué 90,5 millions d’euros pour le financement de trois nouveaux programmes relatifs à la gestion des frontières et à la migration en Afrique du Nord. Au total, 461 millions d’euros ont été alloués à la région afin de financer 19 programmes d’aide à la gestion des frontières mais aussi à la protection des réfugiés et des migrants.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires