Le gouvernement ivoirien va liquider la Banque pour le financement de l’agriculture (BFA)
Le gouvernement ivoirien a décidé de liquider la Banque pour le financement de l’agriculture (BFA). Lancée en 2004 pour soutenir les PME et le monde rural, cet établissement bancaire détenu à 83 % par l’État – a rencontré peu de succès en dix ans.
Mis à jour le 01/10/2014 à 15H58 CET : le nom du directeur général de BFA suspendu est Barnabé Yébouet et Bernard Yao Kouakou, comme indiqué dans une précédente version de cet article.
Après plusieurs mois d’attente, le gouvernement ivoirien a démarré la restructuration du secteur bancaire public. La première phase est consacrée à la liquidation pure et simple de la Banque pour le financement de l’agriculture (BFA) en raison de son déficit permanent.
Survie du système bancaire
« Le déficit était trop grand, l’agrément de BFA a été retiré. La banque est placée en liquidation pour assurer la survie du système bancaire ivoirien » a declaré Kaba Nialé, ministre auprès du Premier ministre chargée de l’Économie et des Finances. Une décision qui ne surprend guère.
>>> Lire également : Le gouvernement ivoirien adopte le plan de restructuration du secteur bancaire public
En effet, dans un rapport adressé début mai 2014 au gouvernement, le cabinet Price Water Coopers (PWC) s’alarmait de la santé financière de la banque. Barnabé Yébouet, le directeur genéral de BFA avait d’ailleurs été suspendu de toute participation à des activités bancaires à la fin de l’année 2013 pour faute grave.
Fiasco
Détenue à 83% par l’État ivoirien, BFA a été fondée en 2004 pour soutenir les PME et le monde rural. Mais, le succès n’a jamais été au rendez-vous. Le plan d’affaires 2009-2013 de l’établissement bancaire qui visait à assurer sa rentabilité a été un fiasco. BFA entendait atteindre un total bilan de 55,5 milliards F CFA en 2009 et de 67,3 milliards de F CFA en 2013. Las, au terme de l’année dernière, son total de bilan de 44 milliards F CFA.
>>> Voir aussi : Daniel Kablan Duncan : « N’en demandez pas trop à la Côte d’Ivoire »
Bien que cet indicateur ait atteint 55 milliards de F CFA au premier semestre 2014, la banque reste fortement dépendante des concours financiers de l’État – qui a porté son capital de 2 milliards de F CFA en 2004 à 5,534 milliards en 2010 – et n’a pas pu recouvrer ses créances douteuses.
Par ailleurs, la banque n’a jamais su développer son réseau en près d’une décennie. Outre son siège basé à Abidjan et deux agences dans la commune d’Adjamé, BFA ne possède que 5 agences confinées dans des localités du sud-ouest de la Côte d’Ivoire, principalement dans la région cacaoyère du pays, et d’un bureau de représentation à Paris.
Réflexions
En attendant de finaliser cette liquidation, le gouvernement poursuit ses réflexions quant au sort de quatre autres établissements bancaires publics notamment Versus Bank, la Banque nationale d’investissement (BNI), la Banque de l’habitat de Cote d’Ivoire (BHCI) et la Caisse nationale des caisses d’épargne (CNCE).
>>> Lire aussi : Côte d’Ivoire: ces 15 entreprises publiques dont l’État veut se débarasser
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