Libye : la Libyan Investment Authority poursuit JP Morgan en justice pour corruption
Le fonds souverain spécialisé dans les actifs pétroliers poursuit JP Morgan pour un versement de 6 millions de dollars en pots-de-vin effectué par la banque Bear Stearns, qu’elle a racheté en 2008.
Le fonds souverain libyen Libyan Investment Authority (LIA) poursuit la banque d’affaires américaine JP Morgan Chase & Co. devant la Haute cour de justice de Londres, a révélé Bloomberg, mardi 18 septembre.
En 2007, Bear Stearns (racheté en 2008 par JP Morgan) aurait en effet conclu un accord de service de plus de 6 millions de dollars (4,32 millions d’euros) avec Walid Al-Giahmi, un proche de la famille Kadhafi. Mais « aucun service légitime » n’aurait été fourni par l’homme d’affaires en échange de ce contrat.
En revanche, Bear Stearns aurait raflé pour 200 millions de dollars d’obligations de la LIA. Le fonds accuse donc aujourd’hui l’intermédiaire d’avoir; pour conclure ces accords, soudoyé et intimidé le directeur exécutif du fonds à l’époque, Mustafa Zarti, d’autres dirigeants de la LIA ainsi que le chef d’une équipe d’investissements alternatifs.
Les précédents Goldman Sachs et Société générale
Et si les premières démarches ont eu lieu avant que JP Morgan rachète Bear Stearns, au plus fort de la crise financière de 2008, la dernière tranche de paiement, d’un montant de 2 millions de dollars, aurait été versée en 2009, indique le procès-verbal d’accusation. Selon la LIA, la banque devait « savoir ou à tout le moins soupçonner que ces paiements étaient frauduleux et corrompus ».
C’est loin d’être la première fois que le fonds libyen attaque des banques d’envergure. La LIA a notamment intenté deux procès depuis 2014, l’un contre Goldman Sachs – perdu en octobre 2016- et l’autre contre la Société générale – qui s’est conclu par un accord transactionnel de 1,45 milliard d’euros.
Hassan Bouhadi, président du conseil d’administration du fonds souverain de 2014 à 2016, a en outre lancé en 2015 une action en justice contre le Rwanda, la Zambie, le Tchad et le Niger, qu’il accusait d’avoir profité des troubles politiques en Libye pour nationaliser des actifs appartenant à la LIA dans les nouvelles technologies.
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