Du soutien pour El-Béchir

Aussi bien l’Union africaine que la Ligue arabe volent au secours du chef de l’État soudanais.

Publié le 28 juillet 2008 Lecture : 2 minutes.

Les réquisitions du procureur de la Cour pénale internationale (CPI), l’Argentin Luis Moreno-Ocampo, pour l’émission d’un mandat d’arrêt à l’encontre du président soudanais, Omar Hassan el-Béchir (voir J.A. n° 2480), ont constitué le plat de résistance de la réunion du Conseil paix et sécurité (CPS) de l’Union africaine, le 21 juillet à Addis-Abeba.
Cette session présidée par le Gabonais Jean Ping, président de la Commission de l’UA, a regroupé les chefs de la diplomatie des quinze États membres. Le CPS a appelé les Nations unies à surseoir au processus engagé par Luis Moreno-Ocampo afin de préserver les chances d’un règlement politique et pacifique au Darfour.
Soutien inconditionnel au président soudanais ? Pas sûr. Les ministres africains insistent sur la poursuite de la lutte contre l’impunité, mais préconisent une « appropriation » des solutions aux conflits qui secouent le continent – à l’image de ce qui a été réalisé au Kenya ou de ce qui est en train de se faire au Zimbabwe. Le CPS invite la Commission de l’UA à « prendre toutes les mesures pour la création, dans un délai de trente jours, d’un groupe indépendant de haut niveau [ÂÂ] pour soumettre des recommandations » afin de concilier les exigences de lutte contre l’impunité sans compromettre les chances de réconciliation et d’apaisement.
Rejoignant le point de vue de la Ligue arabe, le CPS appelle les autorités de Khartoum à prendre des mesures immédiates pour traduire en justice les auteurs de violations des droits de l’homme au Darfour. Quelques jours auparavant, le Panel des Sages de l’UA, structure présidée par l’ancien président algérien Ahmed Ben Bella, avait pris fait et cause pour Omar Hassan el-Béchir. Réunis le 18 juillet dans la capitale éthiopienne, lesdits sages estiment que les réquisitions du procureur de la CPI constituent « un précédent dangereux créant au Soudan les conditions d’un changement brutal de l’ordre constitutionnel ».
Pour démentir les accusations de génocide, le général Omar Hassan el-Béchir s’est rendu, le 23 juillet, à El-Fasher, capitale du Nord-Darfour. C’est son premier voyage dans cette province depuis son arrivée au pouvoir le 30 juin 1989. Il y a annoncé la mise en place des juridictions spéciales que préconisent le CPS et la Ligue arabe, mais, a-t-il précisé, « pas un cheveu d’un citoyen soudanais ne sera livré à la CPI ».

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