Agriculture : 2014, année de tous les records en Côte d’Ivoire
Cette année, des récoltes record ont été annoncées dans les secteurs du cacao et de la noix de cajou en Côte d’Ivoire. Des résultats qui montrent, selon les autorités ivoiriennes, l’impact direct de leur politique.
Les bonnes nouvelles agricoles s’accumulent pour la Côte d’Ivoire, où des récoltes record ont été annoncées dans les secteurs du cacao et de la noix de cajou, dont le pays est respectivement premier et deuxième producteur mondial. Les 1,57 million de tonnes cacao produites fin juin dépassaient déjà le record historique de 2010-2011 (1,51 millions de tonnes). Une fois la campagne achevée, fin septembre, ce chiffre pourrait atteindre 1,7 à 1,8 millions de tonnes, selon des sources consultées par l’AFP.
Le pays a aussi égalé cette année ses meilleures récoltes de coton, avec 400 000 tonnes, soit le double d’il y a cinq ans, même s’il reste un acteur mineur au niveau mondial. Le café progresse également, mais moins vite (100-120 000 tonnes). Les récoltes de la fin des années 1990 étaient quatre fois supérieures. La Côte d’Ivoire se trouvait alors au 3e rang mondial. Entretemps, la décennie de crise politico-militaire traversée par le pays ont fortement fragilisé l’économie, notamment l’agriculture.
Le secteur agricole représente 22 % du PIB de la Côte d’Ivoire, plus de 50 % des recettes d’exportation, et les deux tiers des sources d’emplois et de revenus de la population, selon la Banque mondiale.
Modernisation de l’agriculture
Les autorités ivoiriennes voient dans ces résultats l’impact direct de leur politique, qui vise à « moderniser l’agriculture » nationale, à la « rendre plus compétitive » en donnant « plus de revenus » à ses paysans, explique Siaka Coulibaly, directeur de cabinet du ministre de l’agriculture, cité par l’agence de presse. Une nouvelle d’importance en Côte d’Ivoire, où le secteur agricole représente 22% du PIB, plus de 50% des recettes d’exportation, et surtout les deux tiers des sources d’emplois et de revenus de la population, selon la Banque mondiale.
>>> Lire également – Côte d’Ivoire : la réforme du cacao reste inachevée
Dans le domaine du cacao, outre une météo favorable, la distribution depuis des années de semences d’une varité dite « Mercedes », au rendement double ou triple par rapport à ceux des vergers vieillissants ivoiriens, commence à porter ses fruits, observe Edouard N’Guessan, directeur général du Conseil café cacao, cité par l’AFP. Les prévisions s’annoncent en outre « prometteuses » pour la filière cacao en 2014-2015, selon Bruno Koné, le porte-parole du gouvernement, interrogé par la même source.
Un doublement de la productivité serait également « très facile » à atteindre dans la filière de l’anacarde, selon Malamine Sanogo, le directeur général du Conseil coton-anacarde, et qui permettrait de dépasser « dans les cinq ans » l’Inde, premier producteur mondial, l’objectif déclaré.
>>> Voir aussi : L’Etat ivoirien et douze géants de l’industrie lancent le plan CocoaAction
Bon sens
« Il y a plein d’indicateurs qui vont dans le bon sens », se réjouit un partenaire étranger, qui refuse d’être cité mais qualifie les réformes d’ »intéressantes » et d’ »appréciées » par les bailleurs.
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Les autorités ont ainsi garanti un prix d’achat relativement avantageux aux producteurs de cacao, café, coton et d’anacarde afin de mieux répartir les revenus agricoles. Conséquence, avec davantage de « visibilité sur les prix », les paysans étendent leur superficie cultivable et améliorent l’entretien des vergers, ce qui provoque « une croissance systématique de la production », explique un expert de la Banque mondiale consulté par l’AFP.
« On se réjouit de la stabilité des prix », opine Kouao N’dré, président d’une coopérative agricole dans le centre du pays, qui demande toutefois une hausse de ce prix garanti. « On gagne bien un peu d’argent en plus. Mais compte tenu de la cherté de la vie, on ne le sent pas », remarque-t-il, rapporte l’agence de presse.
D’après le ministère ivoirien de l’Économie, les revenus des paysans du café-cacao ont augmenté de 7,5% entre 2010 et 2013, passant de 1200 à environ 1300 milliards de francs CFA (de 1,8 à 2 milliards euros).
Transformation
Autre angle d’attaque pour les autorités, la transformation sur place des denrées, à plus forte valeur ajoutée que les simples exportations de matières. D’après le ministère de l’Agriculture, qui visait 2 000 milliards de francs CFA (environ 3 milliards d’euros) d’investissements étrangers dans le secteur d’ici 2015, la moitié devrait être actée à la fin de l’année.
>>> Voir également : Bagoré Bathily : « Les États doivent soutenir les produits transformés sur place »
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