Kenya : Eliud Kipchoge, quand un gamin du rift devient « kaiser » du marathon
En battant le record du monde de sa discipline, le 16 septembre à Berlin, le Kényan Eliud Kipchoge s’impose sans doute comme le meilleur marathonien de l’histoire. Le résultat d’une combinaison entre un entraînement traditionnel et une technologie de pointe.
L’ambiance est inhabituelle, entre l’excitation et l’admiration. Jamais, peut-être, un coureur n’avait été aussi scruté par les spectateurs alors qu’il avalait les derniers mètres de l’avenue Unter den Linden, sous la célèbre porte de Brandebourg, entre les bâtiments modernes des ambassades française et américaine. Dimanche 16 septembre, sous les yeux des athlètes du monde entier, à l’heure où le Berlin de la nuit émerge à peine, le Kényan Eliud Kipchoge vient de parcourir les 42 kilomètres du marathon de la capitale allemande, un des plus cotés de la planète, en un peu plus de deux heures. Dans quelques mètres, il sera le nouveau détenteur du record du monde de la spécialité.
Insolente facilité
Kipchoge, 33 ans, court seul depuis 17 kilomètres. Il a épuisé ses trois « lièvres », coureurs chargés de l’emmener vers la meilleure performance possible. Le dernier a explosé au 25e kilomètre, mais le maestro, qui espérait être accompagné jusqu’au trentième, n’a pas cillé. À plus de 20 kilomètres par heure de moyenne, il termine l’épreuve en deux heures, une minute et 39 secondes. Une marque stratosphérique qui pulvérise de plus d’une minute le précédent record détenu par son compatriote Dennis Kimetto.
Je savais qu’il était impossible que le record m’échappe
Un officiel de la Fédération internationale poste sur Twitter, médusé : « Imaginez courir un 200 mètres en 34,6 secondes. 211 fois de suite, sans prendre de pause. C’est ce que Kipchoge vient de faire ». Au bout de son effort, le Kényan ne s’effondre pas, il embrasse son entraîneur, a presque l’air frais. Alors qu’Amos Kipruto, second, n’arrive que près de cinq minutes plus tard, il répond déjà aux questions du speaker. « Je savais qu’il était impossible que le record m’échappe », lance-t-il. Insolente facilité que celle de cet enfant de Kapsisiywa, en pleine vallée du rift kényan.
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