Législatives au Gabon : la candidature de l’opposante Chantal Myboto validée

La candidature de Chantal Myboto pour les législatives a finalement été validée jeudi 20 septembre par la Cour constitutionnelle, malgré un recours déposé par le Parti démocratique gabonais. La trésorière adjointe de l’Union nationale a dû se battre devant la Cour pour l’emporter.

Chantal Myboto en campagne à Libreville pour les législatives 2018. © Compte Facebook de l’Union nationale.

Chantal Myboto en campagne à Libreville pour les législatives 2018. © Compte Facebook de l’Union nationale.

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Publié le 20 septembre 2018 Lecture : 2 minutes.

Chantal Myboto pourra-t-elle se présenter aux législatives dans le premier arrondissement de Libreville ? C’est la question qui se posait encore, jeudi 20 septembre dans la matinée, sur les rives de l’estuaire de Libreville. Son potentiel adversaire, le député sortant du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) avait en effet saisi la Cour constitutionnelle pour obtenir l’invalidation de la candidature de la trésorière adjointe de l’Union nationale (UN, opposition).

Gabriel Malonga Mouelet estimait que le suppléant de Chantal Myboto, Lambert Assang, était en réalité un membre du PDG. Sa candidature pour le compte de l’UN n’aurait donc pas été valide, selon la législation électorale. Or écarter Lambert Assang revenait à faire de même pour Chantal Myboto, l’un des poids lourds de l’opposition.

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Deuxième fille de Zacharie Myboto, ancien ministre et président de l’UN,  elle a un temps convolé avec Omar Bongo Ondimba (avec qui elle a eu une fille, Oneïda), père et prédécesseur de l’actuel chef de l’État, avant de se marier avec Paul-Marie Gondjout, aujourd’hui secrétaire exécutif adjoint en charge des élections à l’UN. Autant dire que, depuis les années 1980, aucune femme ou presque, en dehors de Pascaline Bongo Ondimba, n’a autant fréquenté les arcanes du pouvoir gabonais.

Bataille devant la Cour constitutionnelle

Bien décidée à intégrer l’Assemblée nationale et pour contrer le recours déposé contre son suppléant, Chantal Myboto s’était donc présentée devant la Cour constitutionnelle en compagnie de son avocat, Me Jean-Paul Moubembe, la semaine dernière, pour défendre sa candidature. Elle avait présenté un document dans lequel un secrétaire fédéral du PDG indiquait que Lambert Assang n’avait jamais été mêlé aux activités du parti. « Il était libre de continuer sa carrière politique où bon lui semble », pouvait-on lire dans cette lettre datée du 14 septembre dernier (voir ci-dessous).

Attestation de non-appartenance de Lambert Assang au PDG. © DR

Attestation de non-appartenance de Lambert Assang au PDG. © DR

Chantal Myboto avait également présenté au juge et à ses assistants la carte de membre de l’Union nationale de Lambert Assang, datée de 2015 et signée du président du parti, Zacharie Myboto (et non du secrétaire général de l’époque André Mba Obame, « en raison de sa maladie », expliquait-t-elle). « Le juge a eu l’air de comprendre mes arguments, mais je ne peux pas garantir l’impartialité de ses assistants », confiait alors à Jeune Afrique Chantal Myboto.

Carte de membre de l'UN de Lambert Assang. © DR

Carte de membre de l'UN de Lambert Assang. © DR

« Je dérange le pouvoir »

« Je dérange le pouvoir, qui ne veut pas me voir à l’Assemblée nationale », poursuivait-elle, peu avant le rendu de la décision. « Mais, c’est au peuple et au terrain de nous départager, et pas aux magouilles de couloirs de palais ».

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La candidate de l’UN avait également envoyé une copie de son dossier à l’ambassade des États-Unis au Gabon et attiré l’attention du représentant de l’Union européenne à Libreville. Chantal Myboto a finalement obtenu gain de cause : elle sera bel et bien candidate dans le premier arrondissement de la capitale. La campagne face à son adversaire s’annonce encore plus mouvementée que prévue.

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