Corruption au Nigeria : deux condamnations dans le dossier Eni/Shell
Un Nigérian et un Italien ont été condamnés le 20 septembre à Milan à quatre ans de prison suite à l’attribution frauduleuse par les deux majors d’un bloc pétrolier offshore au Nigeria, en 2011.
![Un employé de Shell, au large du Nigeria, en décembre 2011 (photo d’illustration). © Sunday Alamba/AP/SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2017/04/10/nigeria_shell_bloc245.jpg)
Un employé de Shell, au large du Nigeria, en décembre 2011 (photo d’illustration). © Sunday Alamba/AP/SIPA
Le Nigérian Emeka Obi, propriétaire de la société Energy Venture Partners, et l’Italien Gianluca Di Nardo ont été condamnés le 20 septembre à quatre ans de réclusion et à la confiscation de 98,4 millions de dollars (84,3 millions d’euros) pour le premier et de 21 millions de francs suisses (18,6 millions d’euros) pour le second, pour « corruption internationale ».
Les deux prévenus avaient demandé à bénéficier d’une procédure de jugement accélérée (qui se déroule à huis clos et permet des peines réduites d’un tiers en cas de condamnation), dans le cadre d’une vaste affaire de corruption impliquant les sociétés pétrolières Shell et Eni au Nigeria. La justice italienne soupçonne en effet que sur les 1,3 milliard de dollars versés par les deux groupes en 2011 pour l’acquisition d’une licence pour l’exploration du bloc pétrolier offshore OPL 245, 1,092 milliard de dollars étaient des pots-de-vin.
Procès-fleuve
Emeka Obi et Gianluca Di Nardo avaient tous deux servi d’intermédiaires entre les deux majors et l’ex-ministre nigérian du Pétrole, Dan Etete, qui détenait secrètement le bloc en question depuis 1998, via sa société Malabu Oil & Gas. Selon l’agence d’informations économiques italienne Radiocor, c’est paradoxalement Emeka Obi qui a conduit à l’éclatement de l’affaire en ayant cité devant la justice londonienne Dan Etete pour se faire payer sa commission. Il a obtenu gain de cause en 2013, obtenant 114 millions de dollars, dont 24 millions transmis à M. Di Nardo.
Outre ces deux intermédiaires, les deux majors et 13 autres personnes – parmi lesquelles Dan Etete ou l’actuel patron d’Eni, Claudio Descalzi, son prédécesseur Paolo Scaroni et d’autres dirigeants et cadres des deux groupes, sont jugées à Milan dans cette affaire. La prochaine audience de ce grand procès, ouvert au printemps, est programmée pour le 26 septembre.
Eni – acquitté mercredi 19 septembre à Milan dans un autre procès pour corruption en Algérie – et Shell contestent fermement toute corruption.
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