« Don Quichotte » à l’Élysée

Publié le 28 juillet 2008 Lecture : 1 minute.

C’est au domicile parisien de Michel de Bonnecorse, l’ancien « monsieur Afrique » de Jacques Chirac, que le juge Patrick Ramaël, qui enquête sur la disparition à Abidjan du journaliste Guy-André Kieffer, a préparé son inspection dans les locaux de la cellule diplomatique du 2, rue de l’Élysée. Le 18 juillet, Patrick Ramaël a en effet rendu visite pendant près de deux heures à Michel de Bonnecorse – immobilisé à la suite d’un accident de vélo – pour l’interroger sur cet enlèvement survenu pendant qu’il était aux affaires.
« Existe-t-il un dossier Kieffer à l’Élysée ? » a interrogé le juge. Réponse de Bonnecorse : « Bien évidemment. » Ramaël s’est donc déplacé le 22 juillet dans les bureaux de l’actuel titulaire de la cellule Afrique, Bruno Joubert, pour s’y faire remettre un carton de télégrammes diplomatiques et de notes confidentielles de l’époque.
Même s’il semble bien que, dans cette affaire, la conviction du juge d’instruction, qualifié de « Don Quichotte » par le président Gbagbo, soit acquise (ou presque), il a voulu démontrer par là qu’il ne négligeait aucune piste et que les autorités françaises n’avaient rien à cacher.
Au passage, Patrick Ramaël s’est intéressé à la visite (qualifiée d’« étrange » à Abidjan), le lendemain de la disparition de Kieffer le 16 avril 2004, de Bruno Joubert (alors directeur Afrique au Quai d’Orsay) et de Nathalie Delapalme (ex-conseillère Afrique). Renseignement pris, ces deux hauts fonctionnaires ont un alibi « en béton » : ils allaient rejoindre à Bouaké une mission de l’ONU conduite par le chef des opérations de paix, Jean-Marie Guéhenno. Il est vrai qu’imaginer Joubert et Delapalme en faux époux Turenge sur les bords de la lagune Ébrié ferait un joli scénario de fiction.

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