Courrier des lecteurs

La méthode ATT
– J’ai lu avec intérêt le « Plus »Mali intitulé « La méthode ATT » (J.A. n° 2473). Il m’a permis de mesurer la difficulté et la complexité des défis auxquels le président Amadou Toumani Touré et son gouvernement sont confrontés, dans un environnement international hostile. J’estime également que la réussite du programme d’ATT « dépendra avant tout de la manière dont la classe politique, dans son ensemble, saura en intérioriser la rigueur et les finalités, en dépassant ses propres querelles partisanes ». Sans parler de la nécessaire lutte contre la corruption. En ce qui concerne le règlement du dossier de l’irrédentisme touareg, je souhaite que l’amour pour cette terre d’Afrique guide les pas de chacun dans la recherche d’une solution d’apaisement. L’Afrique doit, maintenant, pouvoir régler équitablement ses propres problèmes.
Yadji Sangaré, Montreuil, France

Privés de 14 Juillet !
– Je ne peux pas m’empêcher de réagir à l’article que vous avez récemment consacré aux « Nouveaux Français d’Afrique » (J.A. n° 2477), surtout en regard du déroulement du 14 Juillet dernier. Car, en l’espace de trois semaines, la définition de ces Français faite dans l’introduction est à relativiser. Force est de constater que certains d’entre nous (et pas seulement en Afrique) ont été privés de leur « rituel » du 14 Juillet dans les jardins de la chancellerie. Je voudrais juste exprimer une frustration que nous sommes plusieurs à partager dans le monde pour cause de restrictions budgétaires appliquées à la va-vite, sans explication et sans proposition d’alternative. C’est la première fois que nous sommes privés de notre « fetnat ». Et c’est regrettable.
Raphaële Péan, Yaoundé, Cameroun

OPA salafiste ?
– L’enquête « OPA sur le Maghreb » réalisée par J.A. (n° 2472) sur l’arrivée en Afrique du Nord des investissements des pays du Golfe a suscité plusieurs interrogations. Ces projets venus du Golfe sont contrôlés directement par les souverains de ces monarchies pétrolières. Sont-ils là exclusivement pour le développement économique du Maghreb ? Une autre question découle de la première : y a-t-il le danger de « salafisation » du Maghreb ? Même si on assiste à des projets culturels d’ouverture sur le monde dans certains États du Golfe, tels que le musée du Louvre à Dubaï, cela constitue-t-il une garantie suffisante quant aux véritables intentions de ces États ?
Fathi Tounakti, Hammam-Lif, Tunisie

L’UPM ne divisera pas l’Afrique
– Le président Wade, le colonel Kadhafi et certains diplomates africains, encore frileux, devraient considérer que les grands sages de la rive sud de la Méditerranée ne « lâcheront » jamais leurs frères africains. Et ne céderont nullement, comme certains l’affirment, « aux voix des sirènes de Mare Nostrum ».
Depuis les indépendances, les pays Maghrébins ont-ils failli un jour à leurs devoirs envers l’Afrique ? Je pense que l’Union pour la Méditerranée rapprochera les pays des deux rives de la Méditerranée, entraînant avec eux, inexorablement, les deux continents auxquels ils appartiennent. L’UPM favorisera le dialogue entre les peuples et les cultures et contribuera à offrir une solution juste et durable à l’éternel conflit palestino-israélien. Indirectement, l’UPM renforcera la solidarité et la paix entre les peuples et assurera une meilleure gestion de l’environnement et du développement durable en Méditerranée. Parallèlement, elle aura, peut-être, le mérite d’offrir enfin aux pays de l’UMA l’opportunité d’agir ensemble, pour coopérer et se développer harmonieusement, au lieu de se tolérer simplement comme voisins, comme ils le font depuis déjà près de vingt ans.
Je suis également convaincu que l’UPM aura des retombées inattendues et positives sur les institutions de la Ligue des États arabes, de l’Union africaine, et même du Conseil de coopération du Golfe, en renforçant davantage leur crédibilité et leur poids sur la scène internationale. « Bon vent », donc, à l’Union pour la Méditerranée.
Colonel (R) Azzedine Chadi, Tunisie