Tunisie : l’UGTT annonce deux grèves générales en octobre et novembre

L’Union générale tunisienne du travail (UGTT), baromètre historique des tensions sociales dans le pays, a lancé un appel au débrayage pour les journées du 24 octobre et du 22 novembre.

Grève des enseignants du secondaire en Tunisie, 22 mars 2018. Ici, le syndicat des enseignants de Makthar. © Capture écran Facebook/vidéo Abdelbaki Khlifi

Grève des enseignants du secondaire en Tunisie, 22 mars 2018. Ici, le syndicat des enseignants de Makthar. © Capture écran Facebook/vidéo Abdelbaki Khlifi

Publié le 21 septembre 2018 Lecture : 2 minutes.

À couteaux tirés avec le gouvernement depuis plusieurs mois, la puissante centrale syndicale de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a fait fi des différentes médiations dont celle, amorcée en fin de semaine dernière, du président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) Mohamed Ennaceur, en mettant à exécution ses menaces de grève générale.

>>> À LIRE – Tunisie : l’UGTT, le syndicat historique et incontournable

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Malgré un engagement du gouvernement et de l’UGTT à une reprise des négociations salariales dans le secteur public, l’organisation a néanmoins, à l’issue de la réunion de son instance administrative du jeudi 20 septembre, programmé deux journées de mobilisation. L’une concernera le secteur public le 24 octobre, l’autre la fonction publique le 22 novembre.

Ces dates n’ont pas été choisies au hasard : elles coïncident avec les discussions au Parlement de la loi de finances 2019.

Des grèves générales motivées par la détérioration du pouvoir d’achat et la privatisation du secteur public

Ras-le-bol général

La décision de la fédération n’en est pas moins exceptionnelle. Motivée par la dégradation de la situation de la Tunisie, tant au niveau économique que politique, elle dit aussi toute l’ampleur et la complexité de la crise qui affecte le pays.

L’UGTT dénonce régulièrement l’incapacité du gouvernement à lutter contre le florissant marché de l’économie parallèle, une iniquité fiscale et la volonté de l’exécutif à vouloir privatiser des entreprises publiques qui, selon la centrale, ne sont pas les plus déficitaires. Le secrétaire général de l’union, Noureddine Taboubi, précise que « la détérioration du pouvoir d’achat et la privatisation du secteur public » motivent les deux grèves générales programmées.

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Depuis le début de l’année, l’instance syndicale, qui a historiquement toujours été le baromètre des tensions sociales en Tunisie, réclame le départ de la primature de Youssef Chahed. Elle estime que le chef du gouvernement a failli et que la crise politique, désormais dans l’impasse, impacte la situation économique.

Sur sa lancée, l’UGTT n’a pas non plus ménagé ses critiques à l’égard du parti Ennahdha, l’accusant de freiner les décisions sur les dossiers sociaux.

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