Hommage à Jean-Claude Klotchkoff

Jean-Claude Klotchkoff nous a quittés le 13 septembre 2018 à l’âge de 79 ans, il est parti vers les terres africaines de ses rêves, les terres où il a vécu, travaillé, aimé… Un hommage co-écrit par Laure Klotchkoff et Nicole Houstin.

Jean-Claude Klotchkoff en interview, en 1967. © DR

Jean-Claude Klotchkoff en interview, en 1967. © DR

Publié le 21 septembre 2018 Lecture : 2 minutes.

De l’Afrique, de sa culture et de ses traditions, Jean-Claude avait gardé un grand amour des gens qu’il avait appris à connaître et à comprendre, et une philosophie de vie très marquée. C’était un bavard impénitent et aussi quelqu’un d’inclassable : profondément libre, terriblement indépendant, extraordinairement cultivé et éclectique, passionné, intransigeant sur ses principes, amoureux de la vie tout en étant toujours tellement généreux avec tous dans le partage de ses savoirs.

Jean-Claude était très exactement à l’image de ses racines et de ses ambiguïtés : un Russe fier même sans parler la langue, petit fils d’un colonel de l’armée du Tsar, totalement slave et prêt à vénérer les icônes tout en pestant contre le bon Dieu…

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Avec son caractère trempé, il s’est affirmé par la contestation, la connaissance des arts, la peinture, le dessin, l’écriture… et les causes perdues, mais aussi par la séduction, avec son allure de mannequin qu’on pouvait voir dans les magazines.

Provocateur, certes, il l’était, proférant avec aplomb des propos terriblement subversifs pour l’époque. Fort de sa personnalité bien affirmée, il s’est lancé dans des études de journalisme où son atypisme lui a permis de se faire de nombreuses amitiés durables et fondatrices.

En 1979, il part vivre avec sa famille à Abidjan dans le quartier de Treichville…

Après le service militaire, son retour à la vie civile le plonge dans le journalisme économique. Ses convictions restent terriblement anticonformistes, mais il parvient à se faire recruter à Paris Presse puis à l’ORTF pour interviewer les grands capitaines d’industrie.

À partir de 1974, il se passionne alors pour l’Afrique, journaliste pour le groupe Jeune Afrique et auteur de guides touristiques pour les Éditions du Jaguar (maison d’édition du même groupe). Il écrit au sujet de nombreux pays de cet immense continent : Sénégal, Mali, Burkina, Cameroun, Niger… (Niger, pour lequel il obtient en 1982, le Prix international du meilleur guide touristique).

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Il rédige beaucoup, dessine dans ses carnets de voyage, note ses impressions et ses anecdotes qu’il racontera plus tard à ses petits enfants.

L’Afrique l’a envoûté. En 1979, il part vivre avec sa famille à Abidjan dans le quartier de Treichville d’où il écrit des livres et des articles entre autres pour GéoGrands Reportages

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De retour en France il continue d’écrire, mais la maladie se déclare. Il ne demande jamais rien, tout en rouspétant souvent et refuse tout ce qui peut entraver son indépendance déclinante. Qu’à cela ne tienne, les réunions éditoriales pour les guides se font chez lui ! Dans le désordre de ses piles de livres et de manuscrits, il retrouve toujours le bon papier et la bonne information.

Et voilà, Jean-Claude est parti en laissant derrière lui une masse de magnifiques dessins et de tableaux et tous ses carnets remplis de pensées, qui n’ont cessé de l’accompagner depuis toujours.

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