[Tribune] Reconnaissance par Macron de la torture en Algérie : un acte politique
C’est la première fois qu’on reconnaît au plus haut sommet de l’État la pratique institutionnelle de la torture par les militaires qu’a autorisée, pendant la guerre d’Algérie, le vote des « pouvoirs spéciaux » par le Parlement en 1956.
![Le président français Emmanuel Macron. © Franck CRUSIAUX/REA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2018/08/03/25666hr_.jpg)
Le président français Emmanuel Macron. © Franck CRUSIAUX/REA
Certes, il aura fallu attendre soixante et un ans. Mais il n’est jamais trop tard. En reconnaissant ce 13 septembre la responsabilité de l’État français dans la mort du mathématicien Maurice Audin, jeune enseignant-chercheur communiste et anticolonialiste arrêté par des parachutistes à Alger le soir du 11 juin 1957 et disparu à jamais, le président Macron a à la fois reconnu une évidence et accompli un acte d’une réelle portée.
>>> À LIRE – Affaire Maurice Audin : la France amorce un virage mémoriel avec l’Algérie
Une évidence car, malgré les dénégations de l’armée coloniale soutenant la version qui allait devenir officielle d’une évasion du prisonnier dont on aurait ensuite perdu la trace, toutes les enquêtes indépendantes – la première étant signée de l’historien Pierre Vidal-Naquet dès 1958 – ont abouti à la même conclusion : Maurice Audin est mort après avoir été sauvagement torturé au centre d’interrogatoires d’El-Biar quelques jours après son arrestation, en pleine « bataille d’Alger ».
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