Mauritanie : un formidable potentiel halieutique
Avec ses 752 km de côtes et ses 200 milles de zone économique exclusive, la Mauritanie dispose d’un formidable potentiel halieutique. Longtemps considéré comme le principal contributeur du budget de l’État, le secteur de la pêche commence vraiment à être mis en valeur et, surtout, à être intégré à l’économie nationale. La prise de conscience remonte aux années 1990, avec l’adoption d’une stratégie de développement et de préservation des ressources : gestion rationnelle des licences de pêche, repos biologique obligatoire de deux mois par an (septembre et octobre), formation des artisans, construction d’infrastructures portuaires susceptibles d’inciter les navires à débarquer leurs prises dans les ports mauritaniens plutôt que de les exporter directement, etc.
L’accord avec l’Union européenne (1996-2001) a été entièrement renégocié en ce qui concerne les licences de pêche (navires et poissons, selon les catégories) et leur contrepartie financière : le montant de la redevance est passé à 86 millions d’euros par an pour la période 2001-2006, soit une augmentation de 60 % par rapport au précédent accord. L’UE apporte également une aide à la transformation industrielle locale, à la formation, au respect de la qualité et des normes sanitaires. Le partenariat avec le Japon a été également relancé. Des dons importants ont été octroyés en faveur de divers programmes de développement de la pêche artisanale et côtière (2,5 milliards de yens, soit 20 millions d’euros). Idem avec l’Espagne (3 millions d’euros) et la Banque africaine de développement (12 millions d’euros).
Le secteur de la pêche occupe environ 35 000 personnes (ce qui est peu), mais procure plus de la moitié (55 %) des recettes en devises, près du tiers des recettes budgétaires, et entre 10 % et 12 % du Produit intérieur brut. Avec environ 250 millions de dollars par an (exportations de poissons et licences), la pêche dépasse de loin le secteur minier (le minerai de fer rapporte 150 millions d’euros par an). La production industrielle est dominée par la pêche pélagique(*) (83 % du total), dont l’essentiel (90 %) est exporté directement, sans transiter par les ports mauritaniens. Une pratique que Bâ M’Baré, le ministre des Pêches et de l’Économie maritime, entend réduire, sinon bannir totalement, dans les nouveaux accords avec les pays partenaires.
* Pélagiques : thon, sardine, sardinelle, maquereau, chinchard ; céphalopodes : poulpe, calamar, seiche ; poissons à écailles : daurade, mérou, merlu, sole, etc. ; crustacés : crevette, langouste, crabe.
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