Burkina : trois employés de la mine d’or d’Inata enlevés dans le nord du pays

Un Indien, un Sud-Africain et un Burkinabè, employés de la mine d’or d’Inata dans le nord du Burkina, ont été enlevés le 23 septembre alors qu’ils se rendaient à Djibo.

Un soldat burkinabè, à Ouagadougou, au Burkina Faso, le18 janvier 2016 (image d’illustration) © Sunday Alamba/AP/SIPA

Un soldat burkinabè, à Ouagadougou, au Burkina Faso, le18 janvier 2016 (image d’illustration) © Sunday Alamba/AP/SIPA

Publié le 24 septembre 2018 Lecture : 2 minutes.

« Les trois hommes, de nationalité indienne, sud-africaine et burkinabè ont été enlevés par des hommes armés et non identifiés », a indiqué une source sécuritaire, précisant que l’enlèvement avait eu lieu dimanche 23 septembre « sur l’axe Inata-Djibo », dans le nord du Burkina. L’enlèvement a été confirmé à l’Agence France-Presse par un travailleur de la mine d’Inata, qui a raconté sous couvert d’anonymat que les trois hommes « ont quitté le site (de la mine), vers 8h et vers 10h (GMT) ». Depuis, « on n’avait plus de leurs nouvelles », précise cette source. « C’est après avoir alerté les forces de défense et de sécurité qu’on a appris qu’il s’agissait d’un enlèvement. »

Les ravisseurs ont fui vers le Mali

Une deuxième source au sein des services de sécurité à Ouagadougou a indiqué que le véhicule des trois hommes a été « retrouvé sur l’axe Inata-Djibo par une patrouille de la gendarmerie qui a essuyé des tirs ennemis. » Aucun bilan de cet accrochage n’était encore disponible.

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Les ravisseurs sont « probablement des membres des groupes jihadistes qui sévissent dans la région. Ils se sont dirigés vers la frontière malienne, et l’ont sûrement déjà franchie », a indiqué une autre source sécuritaire à Ouagadougou.

La mine d’or d’Inata, qui a produit près de 75 000 onces d’or en 2016, a été reprise en février 2018 par Balaji Group. Basé au Ghana et dirigé par l’influent homme d’affaires indien, Akoliya Patelb, il détient également la mine d’or de Kalsaka, dans le nord du Burkina.

Des rapts récurrents

Il s’agit du troisième cas d’enlèvement d’expatriés au Burkina Faso. En avril 2015, un Roumain, Iulian Ghergut, qui travaillait pour l’énorme mine de manganèse de Tambao (nord), avait également été enlevé par des jihadistes du groupe Al-Mourabitoune, lié à Al-Qaïda. Il est toujours en captivité.

En janvier 2016, un couple australien, le Dr Kenneth Elliott et son épouse Jocelyn, qui étaient installés depuis de nombreuses années dans la région et dirigeaient une clinique, avaient été enlevés à Djibo. Jocelyn Elliott avait été libérée après un an de captivité, mais son époux demeure toujours entre les mains du groupe jihadiste Ansar Eddine de l’ex-chef rebelle touareg malien Iyad Ag Ghaly, qui a revendiqué l’enlèvement.

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>>> À LIRE – Burkina : les autorités confrontées à un nouveau défi sécuritaire dans l’Est

Le Nord du pays, frontalier du Mali et du Niger, est le théâtre d’attaques jihadistes régulières depuis le premier trimestre 2015. Depuis plusieurs mois, l’Est est également en proie à des attaques récurrentes. Lundi 17 septembre, des hommes armés ont enlevé un missionnaire italien, Pier Luigi Maccalli, dans le sud-ouest du Niger, avant de prendre la fuite vers le Burkina.

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