Le salut par le privé

Publié le 28 juin 2004 Lecture : 2 minutes.

Pour compenser son manque de ressources naturelles, la Tunisie a opté très tôt pour la généralisation de l’enseignement. Ainsi, près du tiers du budget de l’État a-t-il été longtemps consacré à l’éducation et à ses corollaires, la culture et la recherche. Les résultats sont à la mesure des sacrifices : croissance stable (+ 5 % par an) et développement humain font de ce pays un modèle pour certains de ses voisins.
Depuis, les grandes orientations de ce modèle ont été confirmées et adaptées aux exigences du monde moderne. En accélérant la libéralisation économique, la réforme de l’administration et l’ouverture sur le monde extérieur, le pays a su attirer davantage d’investissements extérieurs, devenir une plate-forme de production industrielle et intégrer peu à peu les grands courants des échanges mondiaux.
Le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), le nouveau credo, s’inscrit dans ce même pari sur la modernité, la créativité et l’intelligence. Ainsi, les autorités tunisiennes espèrent-elles élever la part des télécommunications dans le PIB de 3,3 %, au cours du IXe Plan de développement (1997-2001), à 7 % au cours du Xe Plan (2002-2006). Ce qui nécessitera une croissance annuelle de 21,6 %. Au cours de la même période, les investissements devraient s’élever à 2,84 milliards de dinars. Les privés, qui sont encouragés à s’engager davantage dans le secteur, devraient assurer une part croissante de ce montant.

Les NTIC, on le sait, emploient beaucoup de jeunes diplômés. Les investissements prévus devraient aider à créer quelque 30 000 emplois en cinq ans, soit 6 000 emplois par an (contre 3 200 en 2003). Pour la seule année 2004, les pouvoirs publics tablent sur la création de 4 700 nouveaux emplois. Pour répondre aux besoins grandissant du secteur en cadres supérieurs qualifiés, l’objectif est d’en former 1 000 par an à compter de 2006, et 2000 vers 2010.
Le secteur devrait poursuivre aussi son ouverture aux privés et à la concurrence extérieure, notamment dans les domaines de la téléphonie mobile, de la transmission des données, des communications par satellite et, peut-être aussi, de la téléphonie fixe, aujourd’hui monopole d’État. Cette libéralisation devrait permettre d’élever l’investissement privé de 108 millions de dinars, entre 1997 et 2001, à 1,1 milliard de dinars entre 2002 et 2006, hissant ainsi la part de l’investissement privé dans l’ensemble du secteur de 8 % à 40 %. Le pays a-t-il les moyens de ces ambitions ? Oui, s’il parvient à brider l’interventionnisme étatique et à lever les derniers obstacles, administratifs et autres, qui freinent l’initiative privée.

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