Accélérateurs d’idées
Entrepreneurs, ingénieurs, hauts fonctionnaires… Ils traquent les innovations et contribuent à l’essor des nouvelles technologies.
Samir Kallel DG d’Omniacom
Tout allait bien pour Samir Kallel. Après avoir décroché en 1988 un doctorat en télécommunications à l’École polytechnique de Montréal, il était devenu un scientifique renommé, professeur à l’université de Vancouver. Le Canada lui plaisait : « Un pays formidable, d’un niveau de développement fabuleux, avec des gens très hospitaliers. » Mais quelque chose lui manquait. « J’avais envie de participer au développement de mon pays », confie-t-il. Passé la quarantaine, quand on a une renommée établie et une situation prospère, ce genre de décision est très difficile à prendre. Samir Kallel a sauté le pas en 1999. Mais en bon scientifique, il a soigneusement préparé l’opération. Après une étude de marché, il a choisi d’investir dans les télécoms sans fil. Il a trouvé des capitaux et des contrats, a créé Omniacom et l’a installé à la technopole de Tunis. Il est responsable d’une centaine de salariés et prévoit de doubler son chiffre d’affaires en deux ans. Il ne compte plus ses heures et voit peu ses enfants. Mais il ne regrette rien.
Jean-Pierre Roeland PDG de Tunisiana (Groupe Orascom)
Tout allait bien pour Samir Kallel. Après avoir décroché en 1988 un doctorat en télécommunications à l’École polytechnique de Montréal, il était devenu un scientifique renommé, professeur à l’université de Vancouver. Le Canada lui plaisait : « Un pays formidable, d’un niveau de développement fabuleux, avec des gens très hospitaliers. » Mais quelque chose lui manquait. « J’avais envie de participer au développement de mon pays », confie-t-il. Passé la quarantaine, quand on a une renommée établie et une situation prospère, ce genre de décision est très difficile à prendre. Samir Kallel a sauté le pas en 1999. Mais en bon scientifique, il a soigneusement préparé l’opération. Après une étude de marché, il a choisi d’investir dans les télécoms sans fil. Il a trouvé des capitaux et des contrats, a créé Omniacom et l’a installé à la technopole de Tunis. Il est responsable d’une centaine de salariés et prévoit de doubler son chiffre d’affaires en deux ans. Il ne compte plus ses heures et voit peu ses enfants. Mais il ne regrette rien. Jean-Pierre Roeland aime relever des défis. Et rien n’était gagné, quand Naguib Sawiris, le PDG égyptien d’Orascom, lui a proposé en mars 2002 de s’occuper du vingt et unième projet de téléphonie mobile du groupe. Il a dû construire un réseau et fidéliser les clients à une marque surgie de nulle part, Tunisiana. Surtout, il lui fallait affronter l’opérateur historique, Tunisie Telecom, déjà actif en téléphonie mobile. « Avec 700 salariés, 500 000 abonnés à la fin de 2003 et 987 000 prévus à la fin de l’année, Tunisiana a trouvé sa place dans le paysage économique du pays », estime cet ingénieur qui a passé vingt ans dans plusieurs filiales de France Télécom, avant de rejoindre en 1999 Mobinil, la filiale égyptienne d’Orascom. L’avenir passe aujourd’hui par Internet. Le nouveau service « Mobile Office », qui vient d’être lancé, permet à des professionnels en déplacement de se connecter à l’Internet à partir d’un téléphone mobile.
Elhaj Gley PDG de La Poste
Le ton est celui du chef d’une grande entreprise, habitué à être obéi sans délai par ses subordonnés. Mais la passion est encore celle du jeune ingénieur, qui s’émerveille toujours devant les progrès de la science et des technologies. S’il est certainement
redouté de ses cadres et de ses employés, Elhaj Gley leur inspire aussi beaucoup de respect et sans doute de l’affection. Le PDG de La Poste tunisienne a en outre un style direct : « Nous sommes en avance, parce que notre entreprise n’a pas le choix. La Poste de
demain sera électronique, les lettres vont disparaître ». Ce chef exigeant a su mener, à grandes enjambées, la transformation du vieux service postal en l’une des entreprises les plus modernes du pays. Elle fédère d’ailleurs la modernisation électronique des
administrations et des entreprises publiques du pays. Toujours en quête d’innovations, La Poste fait aussi travailler les privés les plus en pointe de Tunisie.
Faryel Beji Présidente de l’ATI
Elle gronde, tempête et proclame… Branchez Faryel Beji sur son sujet favori, l’avenir d’Internet en Tunisie : sa voix puissante remplit rapidement son vaste bureau. La présidente de l’Agence tunisienne d’Internet n’est pas une personnalité effacée. Son expérience d’universitaire l’a habituée aux auditoires des amphithéâtres. « La Tunisie veut être un pays pilote pour le développement des nouvelles technologies ! » martèle-t-elle, énonçant ensuite, de mémoire les réalisations et les projets en cours. Chercheur de haut niveau, elle est aussi une spécialiste reconnue de l’intelligence artificielle, familière des laboratoires de pointe américains et européens. Extravertie et enjouée, elle n’a pas de difficultés à nouer des contacts chaleureux avec des sommités de tous les milieux : science, université, entreprises, politique, administration, médias.
Fathi Bhoury DG de Planet Internet
Il compte sur le lancement de l’ADSL grand public pour faire enfin décoller sa société. Jusqu’à maintenant, seuls les usagers des quartiers d’affaires bénéficiaient de réseaux à haut débit. « Tous les fournisseurs d’accès à Internet restent dépendants de l’opérateur historique pour les infrastructures », soupire cet homme au regard doux. Mais aujourd’hui, il ne désespère pas d’offrir des services équivalents à ceux dont bénéficient Espagnols et Italiens. « Cela viendra : Tunisie Telecom a réalisé des travaux et, d’ici au mois de septembre, l’ADSL pourra être proposé avec un débit d’au moins 128 kilobits. » De quoi rouler un peu plus vite sur les autoroutes de l’information.
Ahmed Mahjoub PDG de Tunisie Telecom
Il est incontournable. En investissant des millions de dinars dans la téléphonie fixe, dans le mobile ou dans l’Internet, Ahmed Mahjoub, le PDG de Tunisie Telecom, exerce une influence considérable sur le secteur. « Dans les télécommunications, la Tunisie se situe à un niveau technique comparable à celui des pays européens », énonce-t-il. Ingénieur formé en Tunisie et aux États-Unis, docteur (PhD) de l’Université de l’État de New York, ce chef d’entreprise âgé de 55 ans fut auparavant secrétaire d’État à l’Informatique et à Internet. Auteur d’une étude sur l’impact des NTIC sur la croissance économique, il estime que, dans les prochaines années, les hautes technologiques assureront 7 % de la valeur ajoutée par les entreprises en Tunisie. Cette expansion passe par la libéralisation. Premier pas en ce sens, Tunisie Télécom s’apprête à ouvrir 10 % de son capital aux privés.
Kaïs Sellami PDG de Discovery
A 39 ans, le parcours de Kaïs Sellami est déjà un modèle pour la nouvelle génération des entrepreneurs tunisiens. Ce brillant ingénieur en télécommunications, diplômé à 23 ans de l’École centrale de Paris, a jusqu’à présent réalisé un parcours sans faute. La société Discovery Informatique, entreprise qu’il a fondée il y a six ans, emploie aujourd’hui quelque 50 personnes dont 45 ingénieurs et réalise un chiffre d’affaires annuel de 2 millions d’euros. Son succès repose uniquement sur la « matière grise ». « J’avais remarqué que les entreprises tunisiennes accusaient un certain retard concernant la gestion de trésorerie, se souvient-il. Les logiciels proposés par les concepteurs étrangers ne convenaient pas à leur situation. Elles avaient besoin de logiciels adaptés à leurs pratiques comptables, accompagnés d’une refonte de leurs systèmes de gestion. » C’est devenu le métier de Discovery, qui a ouvert un bureau à Casablanca depuis quatre ans et qui prospecte maintenant le marché algérien. Comme quoi le savoir-faire peut aussi s’exporter du Sud vers le Sud.
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