Francophonie : duel feutré à l’ONU entre Michaëlle Jean et Louise Mushikiwabo

En marge de l’Assemblée générale des Nations unies qui vient de se clore à New York, Michaëlle Jean, soutenue par le Canada, et Louise Mushikiwabo, qui peut notamment compter sur la France et l’UA, ont rivalisé en coulisses à quelques jours du prochain sommet de l’OIF.

Louise Mushikiwabo (g) et Michaëlle Jean, les deux femmes en lice pour prendre la tête de l’OIF © Vincent Fournier pour J.A. / Jacques Torregano pour J.A.

Louise Mushikiwabo (g) et Michaëlle Jean, les deux femmes en lice pour prendre la tête de l’OIF © Vincent Fournier pour J.A. / Jacques Torregano pour J.A.

Publié le 28 septembre 2018 Lecture : 2 minutes.

C’est à New York, en marge de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies, que s’est jouée, depuis le 24 septembre, la dernière étape du duel entre la Canadienne Michaëlle Jean et la Rwandaise Louise Mushikiwabo. Toutes deux présentes, la secrétaire générale sortante de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et sa rivale, ministre rwandaise des Affaires étrangères depuis 2009, ont profité de l’occasion pour évaluer les soutiens dont elles bénéficient auprès des 54 États membres de l’OIF.

Le Gabon apporte son soutien à Mushikiwabo

Louise Mushikiwabo, qui avait multiplié les déplacement depuis le début juillet, y a notamment rencontré ses homologues de Moldavie, d’Albanie, du Vanuatu ou encore de Sainte-Lucie. Le 26, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a organisé un cocktail en soutien de la candidate africaine. Plusieurs ministres des Affaires étrangères et représentants d’États membres de la Francophonie étaient présents.

la suite après cette publicité

Le même jour, au Gabon, visitant la scierie de Mevang (groupe Rougier), le président Ali Bongo Ondimba – par ailleurs président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) – a profité d’un échange avec la presse pour assurer la Rwandaise du soutien de son pays.

« S’agissant de l’élection du prochain secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie, le Gabon porte son choix sur la candidature rwandaise. Nous avons adopté à l’unanimité cette position commune lors du sommet de l’Union africaine qui s’est tenu en Mauritanie en juillet dernier. Le Gabon, en tant que membre de l’UA, se conforme à cette position et confirme son soutien à la candidature du ministre des Affaires étrangères rwandais,  Mme Louise Mushikiwabo, qui est une candidate exceptionnelle et compétente. Elle a toute notre confiance. »

Un position réitérée deux jours plus tard par son ministre des Affaires étrangères, Régis Immongault, qui avait lui-même accompagné Louise Mushikiwabo en Roumanie et en Arménie fin août. Quinze jours plus tôt, c’est le chef de la diplomatie guinéenne, Mamadi Touré, qui s’était joint à elle au Laos, au Cambodge et au Vietnam.

la suite après cette publicité

Peu de ministres africains au cocktail de l’OIF

Michaëlle Jean, en sa qualité de secrétaire générale de l’OIF, a participé à la rencontre de haut niveau sur la situation au Mali, sous l’égide du président Ibrahim Boubacar Keïta et d’António Guterres. Elle a également participé à une réunion sur le thème de la scolarisation des jeunes filles organisée par le Niger, ainsi qu’à un événement organisé par l’OMS et présidé par Patrice Talon sur la problématique des médicaments de mauvaise qualité distribués en Afrique.

la suite après cette publicité

En revanche, l’invitation conjointe adressée par l’OIF, Madagascar et l’Arménie aux ministres des Affaires étrangères de la Francophonie semble avoir eu peu de succès, le 27 septembre. Outre les représentants malgache et arménien, co-organisateurs de la rencontre, seuls les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso et de la Guinée y ont assisté.

De son côté, le président Paul Kagame, présent à New York, a eu une séance de travail avec son homologue français Emmanuel Macron. Au menu des discussions, outre la candidature de Louise Mushikiwabo, les « crises dans la région », en particulier en RDC…

Lors de la rencontre entre Paul Kagame, président du Rwanda, et son homologue français Emmanuel Macron, en marge de l'Assemblée générale des nations unies, le 25 septembre à New York. © Creative Commons / Flickr / Paul Kagame

Lors de la rencontre entre Paul Kagame, président du Rwanda, et son homologue français Emmanuel Macron, en marge de l'Assemblée générale des nations unies, le 25 septembre à New York. © Creative Commons / Flickr / Paul Kagame

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Francophonie : pourquoi Macron a choisi le Rwanda

Contenus partenaires