Francophonie : duel feutré à l’ONU entre Michaëlle Jean et Louise Mushikiwabo
En marge de l’Assemblée générale des Nations unies qui vient de se clore à New York, Michaëlle Jean, soutenue par le Canada, et Louise Mushikiwabo, qui peut notamment compter sur la France et l’UA, ont rivalisé en coulisses à quelques jours du prochain sommet de l’OIF.
C’est à New York, en marge de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies, que s’est jouée, depuis le 24 septembre, la dernière étape du duel entre la Canadienne Michaëlle Jean et la Rwandaise Louise Mushikiwabo. Toutes deux présentes, la secrétaire générale sortante de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et sa rivale, ministre rwandaise des Affaires étrangères depuis 2009, ont profité de l’occasion pour évaluer les soutiens dont elles bénéficient auprès des 54 États membres de l’OIF.
Le Gabon apporte son soutien à Mushikiwabo
Louise Mushikiwabo, qui avait multiplié les déplacement depuis le début juillet, y a notamment rencontré ses homologues de Moldavie, d’Albanie, du Vanuatu ou encore de Sainte-Lucie. Le 26, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a organisé un cocktail en soutien de la candidate africaine. Plusieurs ministres des Affaires étrangères et représentants d’États membres de la Francophonie étaient présents.
"L'@_AfricanUnion supporte votre candidature pour votre personnalité propre et pour tous les atouts evoqués"#paix #justice #réconciliation #femmes #multilinguisme #dialogue
— African Union Mission to the UN (@AfricanUnionUN) September 27, 2018
- S.E @AUC_MoussaFaki à S.E Mme@LMushikiwabo, candidate #UA au poste de SG #OIF#LMOIF #AUatUNGA73 pic.twitter.com/TqHSiObton
Le même jour, au Gabon, visitant la scierie de Mevang (groupe Rougier), le président Ali Bongo Ondimba – par ailleurs président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) – a profité d’un échange avec la presse pour assurer la Rwandaise du soutien de son pays.
« S’agissant de l’élection du prochain secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie, le Gabon porte son choix sur la candidature rwandaise. Nous avons adopté à l’unanimité cette position commune lors du sommet de l’Union africaine qui s’est tenu en Mauritanie en juillet dernier. Le Gabon, en tant que membre de l’UA, se conforme à cette position et confirme son soutien à la candidature du ministre des Affaires étrangères rwandais, Mme Louise Mushikiwabo, qui est une candidate exceptionnelle et compétente. Elle a toute notre confiance. »
Un position réitérée deux jours plus tard par son ministre des Affaires étrangères, Régis Immongault, qui avait lui-même accompagné Louise Mushikiwabo en Roumanie et en Arménie fin août. Quinze jours plus tôt, c’est le chef de la diplomatie guinéenne, Mamadi Touré, qui s’était joint à elle au Laos, au Cambodge et au Vietnam.
J’ai assisté à NYC à la cérémonie organisée par l’ UA en soutien à la candidate du continent Africain à l’OIF. Louise Mushikiwabo est la candidate soutenue par le Président Ali Bongo Ondimba et ses pairs africains. Occasion pour l’Afrique de marquer encore toute sa solidarité. pic.twitter.com/2aLqKkMj2e
— Immongault Regis (@ImmongaultR) September 28, 2018
Peu de ministres africains au cocktail de l’OIF
Michaëlle Jean, en sa qualité de secrétaire générale de l’OIF, a participé à la rencontre de haut niveau sur la situation au Mali, sous l’égide du président Ibrahim Boubacar Keïta et d’António Guterres. Elle a également participé à une réunion sur le thème de la scolarisation des jeunes filles organisée par le Niger, ainsi qu’à un événement organisé par l’OMS et présidé par Patrice Talon sur la problématique des médicaments de mauvaise qualité distribués en Afrique.
En revanche, l’invitation conjointe adressée par l’OIF, Madagascar et l’Arménie aux ministres des Affaires étrangères de la Francophonie semble avoir eu peu de succès, le 27 septembre. Outre les représentants malgache et arménien, co-organisateurs de la rencontre, seuls les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso et de la Guinée y ont assisté.
De son côté, le président Paul Kagame, présent à New York, a eu une séance de travail avec son homologue français Emmanuel Macron. Au menu des discussions, outre la candidature de Louise Mushikiwabo, les « crises dans la région », en particulier en RDC…
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